« Penser base-ball »
2011; Association Française d'Etudes Américaines; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.4000/transatlantica.5439
ISSN1765-2766
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoVers 1900, les grandes villes américaines se dotèrent d'associations caritatives qui firent du sport l'instrument d'une revitalisation de la nation. Fruit de divers courants intellectuels, cette sportisation des œuvres de bienfaisance toucha directement Brooklyn et « ses » Dodgers. Dès l'inauguration du stade Ebbets Field en 1913 et plus encore à partir de 1943 durant la présidence de Branch Rickey, le club des Dodgers tissa des relations intimes avec les associations caritatives du borough, notamment via sa « Fondation pour le base-ball amateur ». Les œuvres qu'elle supervisait vantaient la pratique du base-ball pour ses bénéfices physiques, mais surtout pour la socialisation qu'elle offrait, perçue comme un antidote aux inquiétudes de l'époque. « Penser base-ball » signifiait bien plus que se concentrer sur les subtilités du jeu. Arme contre la « délinquance juvénile » et le communisme, le base-ball formait l'esprit de futurs citoyens et portait les valeurs que le pays, en recomposition après 1945, célébrait alors. Cette croyance, partagée par un entre-soi d'experts brooklynois de la jeunesse, reflétait et façonnait tout à la fois les attitudes et les représentations, notamment à l'égard des jeunes Africains-Américains, premiers oubliés de l'action caritative du club.
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