Artigo Acesso aberto

Richard Wright’s Blues

2011; Éditions Mélanie Seteun; Issue: 8 : 1 Linguagem: Francês

10.4000/volume.145

ISSN

2117-4148

Autores

Ralph Ellison,

Tópico(s)

Fashion and Cultural Textiles

Resumo

Volume ! n° 8-1 Ralph EllisonAu sortir de la Seconde Guerre mondiale donc, le jeune intellectuel et ex-musicien qu'était alors Ellison fait paraître une longue recension de Black Boy : « Richard Wright's Blues ».Avec ce titre, Ralph Ellison entendait peut-être formuler un certain signifying à l'encontre des talents musicaux de celui qui était alors son mentor littéraire.Non que l'appréciation formulée dans cet essai éloquent ne fût pas sincère.Il y défend au contraire farouchement le texte de Wright contre ces lecteurs blancs et noirs qui ont été déroutés par cette autobiographie refusant de prendre la défense de l'expérience afro-américaine.Ce qui a choqué dans Black Boy, c'est la description lucide, froide et sans concession de la violence et la rudesse de l'expérience noire.Pourtant, la tradition du pessimisme exacerbé, presque rhétorique, contenu dans les blues, nous dit Ellison, est le point d'entrée pour comprendre la culture noire sur son propre terrain.Black Boy est l'expression d'un tel pessimisme, et non un point de vue déformé, anormal sur une enfance noire dans le Sud.Ralph Ellison prend donc dans cet essai le parti de Wright.Toutefois, en choisissant pour titre « Richard Wright Blues », Ellison ne pouvait pas ne pas avoir en tête le « King Joe Blues », une collaboration historique de Wright avec Paul Robeson et Count Basie en 1941.Ellison a toujours été très clair sur ce qu'il pensait des hommages explicites de Wright au folklore afroaméricain.Ils avaient échoué, faute d'une connaissance suffisante de la culture populaire noire américaine.Black Boy, en revanche, était enfin la vraie contribution de Wright à l'esprit des blues afro-américains, là où la tentative d'en évoquer directement la lettre en 1941 n'avait abouti qu'à un pastiche assez pathétique 1 .S'il est vrai que Wright a tenté de comprendre la pertinence littéraire des « dirty dozens », par exemple, qu'il a écrit des liner notes pour des albums de Quincy Jones ou de Big Bill Bronzy à la fin des années cinquante, ou qu'il a loué les chants de douleur dans Twelve Million Black Voices, on s'accorde généralement à dire que « la musique n'était pour lui rien de plus qu'une projection de douleur à partir de laquelle les Noirs essayaient de se préparer une nourriture compensatrice » (Gilroy, L' Atlantique noir, 2003 : 210-211).1. Un jugement porté par Ellison mais aussi par Count Basie.Le Count lui-même aurait reconnu devant le producteur John Hammond que « c'était certainement un honneur de travailler avec M. Robeson, mais l'homme ne pouvait tout simplement pas chanter le blues ».Volume !n° 8-1 Ralph Ellison de Wright : il a converti la tendance du Noir américain à l'autodestruction et à « l'enfouissement-sous-terre » [« going-under-ground »] dans une volonté de se confronter au monde, d'évaluer lucidement son expérience et de jeter ses découvertes sans honte aucune à la face de la conscience coupable des États-Unis d'Amérique.

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