Artigo Revisado por pares

Proust, Beckett and Narration

2009; Oxford University Press; Volume: 63; Issue: 4 Linguagem: Francês

10.1093/fs/knp166

ISSN

1468-2931

Autores

Sjef Houppermans,

Tópico(s)

French Literature and Critical Theory

Resumo

Dans son étude sur Proust de 1929, Beckett expose des idées sur La Recherche qui n'ont rien perdu de leur pertinence. La critique a souvent estimé que ce livre nous en apprend d'ailleurs autant sur Beckett et son évolution que sur Marcel Proust. James Reid rejoint la longue série d'auteurs qui explorent les voies possibles de cette parenté et de ses déviances. Mais il fait plus en prenant comme autre point de départ l'appareil critique de l'école déconstructionniste et plus particulièrement deux notions qui figurent au cœur de la méthode d'analyse développée par Paul de Man. Il s'agit de la notion d'allégorie que jadis Walter Benjamin appliqua brillamment au modernisme et de cette autre clé majeure qu'est l'ironie. C'est notamment la relation entre allégorie et ironie qui détermine non seulement l'orientation fondamentale des œuvres étudiées, mais encore la relation entre Beckett et Proust pour autant qu'elle puisse se formuler en termes d'histoire littéraire. La facture déconstructionniste se révèle avec force là où l'auteur dissèque lentement et prudemment les écrits pour en séparer les strates et les convolutions, traquant les hésitations et les repentirs, les volte-face et les dissimulations. Elle s'exhibe surtout en toute magnificence quand les ambivalences et les ambiguïtés, les incessants tours d'écrou supplémentaires et les ‘indécidabilités’ pathologiques battent leur plein. On peut se féliciter que Reid, après nous avoir longtemps fait errer dans ce labyrinthe discursif, finit par déployer le plus efficace des fils d'Ariane: tout au bout du périple, il y a une voix qui ne se laisse plus contenir par l'écheveau des mots. Simon Critchley avait abouti à une conclusion fort semblable dans son étude Very Little … Almost nothing: Death, Philosophy, Literature (Routledge,1997) et Paul Kelley in Stories for Nothing (Peter Lang, 2002) va dans le même sens, mais Reid a ajouté des précisions et des analyses concrètes qui montrent la richesse de cette traversée des ténèbres.

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