FoRire, folie, chaos, désastre : vers un nouvel espace comique dans le théâtre contemporain
2005; Issue: 67 Linguagem: Francês
10.4000/recherchestravaux.290
ISSN0151-1874
Autores Tópico(s)Psychoanalysis and Psychopathology Research
ResumoUn certain nombre d'écritures dramatiques entretiennent aujourd'hui une relation privilégiée avec un comique de contraste aussi surprenant que déroutant, puisqu'il se met au service d'une représentation douloureuse voire franchement désastreuse du monde.Suivant l'intuition beckettienne selon laquelle « rien n'est plus drôle que le malheur », ce théâtre se construit sur une profonde perturbation épistémologique dont il faut sans doute trouver les prémices chez les romantiques.Le « comique authentique », écrivait en effet le philosophe Friedrich Theodor Vischer, « s'attaque à la vraie grandeur ».Contredisant à la fois l'héritage d'Aristote et l'esthétique de Hegel, Vischer poursuivait : « La véritable plaisanterie ne doit jamais s'en prendre à un sublime purement apparent mais toujours à un sublime véritable .» Délogeant le comique de la sphère du divertissement mais aussi d'une forme de gaieté légère, la pensée moderne du rire se voue au paradoxe et à un certain désarroi esthétique et éthique.Mais un tel désarroi, parfois désigné par le terme d'« humour », s'avère moins un frein qu'un nouveau moteur dans la représentation ; il engage un renouvellement profond de la poétique des genres et une redistribution des qualités mimétiques et éthiques des modes fondamentaux de la représentation.Dès la fin du XIX e siècle avec l'Ubu Roi de Jarry, puis à la fin des années avec Victor ou les enfants au pouvoir de Vitrac, le théâtre s'essaie avec succès -et scandale -au jeu d'une coïncidence anti-aristotélicienne entre le comique et la douleur.En conjuguant l'esprit farcesque avec la représentation de la violence politique ou domestique, les
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