Le cénacle à l’épreuve du roman

2006; Issue: 80 Linguagem: Francês

10.7202/013544ar

ISSN

1710-0305

Autores

Anthony Glinoer, Vincent Laisney,

Tópico(s)

French Literature and Poetry

Resumo

Les auteurs proposent de confronter deux oeuvres et deux modes de textualisation du cénacle, considéré comme la forme typique de sociabilité littéraire au xix e siècle. Il s’agit d’abord du « Cénacle de la rue des Quatre-Vents » d’ Un grand homme de province à Paris (1839), seconde partie d ’Illusions perdues de Balzac. On y étudiera le rôle archétypal que Balzac accorde à ce cénacle porté par les valeurs du Travail et de la Patience, tant face à la littérature facile et au journalisme prostitué, représentés par le dîner orgiaque, que face aux cénacles romantiques fustigés sans cesse depuis 1829 par les journalistes, dont Balzac lui-même. On comparera cette première représentation cénaculaire avec celle que Camille Mauclair donne dans Le soleil des morts (1898), pour montrer qu’à l’inverse de ce qui se produit dans Illusions perdues , le cénacle est entraîné dans le mouvement d’altération générale du monde littéraire : le mythe du « cénacle idéal » vole en éclats, les valeurs cénaculaires font faillite, remplacées par celles que revendiquent les anarchistes (Énergie, Vitesse, Destruction). Entre ces deux romans-repères, publiés à soixante ans d’intervalle, le mythe platonicien de la Littérature, inaltérable et inviolable, réfugiée dans le « ciel des Idées » et symbolisée par le Cénacle, s’est effondré. Dans cette confrontation peuvent se lire l’évolution des imaginaires d’écrivains et la reconfiguration du champ littéraire.

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