Artigo Acesso aberto

La politique du terrain

1995; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.4000/enquete.263

ISSN

1245-2084

Autores

Jean‐Pierre Olivier de Sardan,

Tópico(s)

Diverse Cultural and Historical Studies

Resumo

Le mode particulier de production de données qu’est l’enquête de terrain, en anthropologie (ou en sociologie dite parfois « qualitative »), passe pour l’essentiel par des interactions prolongées entre le chercheur en personne et le « milieu » qu’il étudie. C’est avant tout une question de savoir-faire, s’apprenant par la pratique, et non formalisable. Mais cette configuration méthodologique spécifique n’est pas pour autant sans principes, ni soumise aux seuls aléas de la subjectivité. Une « politique du terrain » soucieuse de répondre à des exigences de plausibilité et de validité doit se donner certains repères, qu’on s’efforce ici de décrire, à travers les quatre grands types de données produites : (a) l’observation participante (observations et interactions engendrant des données de corpus et des données d’imprégnation) ; (b) les entretiens (consultations et récits dans un registre conversationnel, à fonction récursive, relevant de « négociations invisibles ») ; (c) les dispositifs de recensions (procédures systématiques et intensives d’observation et de mesure) ; (d) les sources écrites. À travers ces quatre types de données, le chercheur de terrain tente de construire tant bien que mal une « rigueur du qualitatif » qui navigue autour de quelques principes simples : la triangulation et la recherche empirique de groupes stratégiques, l’itération, l’explication interprétative, la construction de « descripteurs », la saturation de l’information, le groupe social témoin et enfin la gestion des biais subjectifs.

Referência(s)
Altmetric
PlumX