Le Sylphe, ou les lumières d'une allégorie
1996; Presses Universitaires De France; Volume: n o 96; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/rhlf.g1996.96n1.0111
ISSN2105-2689
Autores Tópico(s)Historical and Literary Analyses
ResumoRésumé Le Sylphe , petit conte mondain publié par Claude Crébillon en 1730, esquisse déjà à grands traits l'esthétique qu'il développera plus tard dans ses autres romans. Dès la scène inaugurale, l'auteur décompose le rôle de la suggestion dans les rapports de désir. Mme de R*** et le Sylphe répondent chacun à l'évocation suggestive du prestige et des charmes de leur partenaire. L'opération de séduction engagée sur-le-champ par le génie détaille alors les principes de sa morale amoureuse et révèle les canons de son esthétique, galante et policée. La vertu féminine se voit ainsi reléguée au rang d'une simple bienséance, incapable de contrer les suggestions de l'amant perspicace et patient. Les amours du génie en témoignent, la vertu cède toujours devant les tentations insinuées par la voix du désir. Curieuse et pragmatique, Mme de R*** s'étonne cependant de se voir préférée aux très belles Sylphides. Le génie évoque alors la lassitude inévitable des amours conjuguales. La fidélité du sentiment amoureux doit se conjuguer à l'inconstance, tempérée seulement par les égards de la discrétion. Bientôt convaincue et soumise, Mme de R*** convoque alors le génie dans le souffle d'un soupir où le désir s'incarne. Mais les amants sont dérangés et l'esprit séducteur abandonne l'héroïne à ses espoirs déçus. Au bilan, la vertu prônée par les classiques n'est à présent plus de mise. Non plus d'ailleurs que l'idée du désir spontané ou de l'objet désirable. Reste l'oeuvre à venir et ce projet d'union entre le coeur fidèle et le désir volage.
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