Des vergers de Pandanus spp. comme poste avancé de la culture
2002; Société des océanistes; Issue: 1 Linguagem: Francês
ISSN
1760-7256
Autores Tópico(s)Pacific and Southeast Asian Studies
ResumoChaque annee, vers la mi-octobre, un quart de la population baruya s’enfonce dans la foret avec cochons, chiens et enfants, bien au-dessus des jardins les plus eleves, pour collecter, surveiller et conserver les fruits d’arbres « semi-domestiques » de la foret, les Pandanus jiulianettii et P. brosimos. Installes pendant deux mois dans des petits hameaux rassemblant de solides bâtisses, hommes et femmes font secher par centaines de kilogrammes des drupes ou des morceaux de syncarpes de Pandanus au-dessus de feux qui brulent jour et nuit. Le gros de la consommation des (delicieuses) amandes intervient pendant la mauvaise saison (froide et tres pluvieuse). Avec 66g de graisse pour 100g de matiere seche, les amandes sont, de loin, le plus riche des aliments que consomment les Baruya. C’est aussi celui qui contient le plus de proteines. On peut alors avancer l’hypothese que, moins touches par l’absence de pluie dans l’ecrin humide que leur offre la foret tropicale d’altitude, les Pandanus offrent aux Baruya une nourriture de famine d’une exceptionnelle qualite. Ces postes avances de la culture des plantes que sont les bosquets de Pandanus sont aussi les seuls lieux de production agricole qui, pendant plusieurs mois, demandent une presence de l’homme de tous les instants. De ces arbres pas comme les autres aupres desquels leur societe se morcelle par clan et lignage pour resider et travailler ensemble, les Baruya font egalement des theâtres vegetaux lors des ceremonies d’initiation.
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