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The Social Origins of Ugandan Presidents: from King to Peasant Warrior

1974; Taylor & Francis; Volume: 8; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1080/00083968.1974.10803712

1923-3051

Alí A. Mazrui,

African history and culture studies

Click to increase image sizeClick to decrease image sizeRÉSUMÉIl faut distinguer la démocratie électorale de la démocratie structurelle. Tandis que la première implique l'exercice du vote et un affranchissement élargi, ta seconde se traduit par le recrutement d'élites dans des secteurs sous-privilégiés de la société. Le premier président de l'Ouganda, Sir Edward Mutesa, était roi, élu par le Parlement à la présidence. D'un point de vue électoral, sa présidence était la plus démocratique qui soit. Le troisième président de l'Ouganda, Idi Amin, est un soldat paysan tiré du monde rural. D'un point de vue structurel, c'est sa présidence à lui qui est la plus démocratique. Entre Amin et Mutesa se situe le règne du président Obole, éduqué à Makerere, descendant de chef et issu fondamentalement de ta classe moyenne.À son tour, la démocratie structurelle comporte trois dimensions. Selon ta première, les privilèges héréditaires s'effacent devant la concurrence des qualifications: ainsi, Mutesa obtint la présidence en partie grâce à ses privilèges royaux héréditaires, alors que Amin acquit celle-ci par ses dons militaires et politiques. La deuxième dimension concerne l'éducation: Mutesa était diplômé de Cambridge, tandis qu'A min n'a même pas son certificat d'école primaire. La troisième dimension est d'ordre géoethnique: Mutesa provenait de la tribu la plus importante et prospère au cœur du pays: Amin est d'un groupe ethnique périphérique aux frontières du Zaïre et du Soudan. Tout comme Néguib en Egypte, Grunitzki au Togo, Napoléon en France et Hitler en Allemagne, Amin a pris le pouvoir comme individu marginal. Milton Obote marque le stade intermédiaire entre la pompe de Mutesa et la rusticité d'Amin.L'avenir de l'Ouganda demande la réconciliation entre démocraties électorale et structurelle, lorsque les soldats réintégreront leurs casernes et que l'électoral décidera si les chefs traditionnels auront à nouveau leur mot à dire dans le système politique du pays.