Composer et interpréter des rythmes. Musique et langage tambouriné chez les 'Aré'aré

1997; Volume: 10; Linguagem: Francês

10.2307/40240272

ISSN

2296-4177

Autores

Hugo Zemp,

Tópico(s)

Agriculture and Rural Development Research

Resumo

Chez les ’Are’are des Iles Salomon, les pieces pour ensembles de tambours a fente portent des titres – comme toutes les pieces de musique instrumentale. Des recits relatent l’origine de la composition, son rapport iconique avec des sons de l’environnement naturel ou humain. Tout son de la foret ou de la mer (cri d’oiseaux ou d’autres animaux, frottement de branches d’arbres dans le vent, bruit des vagues, etc.) peut etre a l’origine d’une composition, mais aussi les sons de la vie villageoise (bruits de travaux, pleurs d’enfants, etc.), y compris des paroles. Lorsque le compositeur a trouve le motif rythmique, il choisit l’une des trois formules de base pour la repeter, la monnayer le cas echeant et combiner les segments rythmiques selon un ordre strict. Lors de la fete, le meneur lancera les differentes parties de la piece par des cris, des onomatopees, des paroles ou par la frappe en solo. Les tambourinaires de l’ensemble joueront ensuite la piece, dans un meme mouvement synchrone, sur les instruments se distinguant par leur taille. A la difference de la musique de fete, les pieces du langage tambourine sont frappees sur un seul tambour. Les signes identifiant les genealogies localisees sont composes, comme les pieces pour ensembles de tambours, d’apres des sons de l’environnement. Par contre, les signes transmettant un message precis (l’annonce d’une mort, d’un vol, d’un interdit rompu, etc.) n’ont aucune reference a la structure de la langue parlee, mais symbolisent directement les concepts qu’ils representent. Pieces musicales pour ensemble de tambours et pieces signaletiques des generalogies localisees peuvent etre composees encore aujourd’hui ; le repertoire des messages tambourines, par contre, est clos.

Referência(s)