L'Égypte dans la politologie occidentale
1991; Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales; Issue: 8 Linguagem: Francês
10.4000/ema.1200
ISSN2090-7273
Autores Tópico(s)Political and Social Issues
ResumoCommunication au séminaire de recherche CEDEJ-IFAO, du 11 juin 1991.Version partielle d'une étude plus large, revue en fonction des remarques formulées alors, notamment par MM.Hassan Hanafi et Ahmed Abdallah.Le thème retenu -pour s'inscrire dans le droit fil de la « centralité de l'Égypte » qui a servi à la fois d'emblème et de raison aux quelques trente séances du séminaire 1990-1991 organisé conjointement par le CEDEJ et l'IFAO -mérite d'être élucidé en quelques mots.Je me propose d'aborder, par divers biais, les modes de construction du savoir occidental sur l'Égypte du point de vue de la science politique.Il s'agit d'établir le rapport entre une science et un objet, une discipline spécifique et une société circonscrite spatialement (composant un État national, avec une population, un territoire, des frontières, des modes de fonctionnement, une organisation politique).Avec ceci de particulier que la science est : a) jeune, fragile, voire sans autonomie véritable et que, en regard, l'objet est ancien, solide, possède une masse spécifique, et b) étrangère à l'objet dont elle prétend traiter.D'où, d'entrée, des distorsions et inadéquations, une série de « résistances » de ce qui est étudié par rapport au savoir qui entend l'appréhender.Ceci dit, l'objectif principal n'est pas de juger de l'apport de la science politique occidentale à la connaissance de l'Égypte ; il ne saurait être question de porter une appréciation sur des contenus, moins encore d'estimer le bien fondé et la qualité des études effectuées.Mais de saisir la part et place de l'Égypte dans la science politique occidentale, disons depuis la seconde guerre mondiale.En nous rapprochant du temps présent, c'est-à-dire jusqu'à la fin des années 1980, ce qui correspond à la littérature disponible.L'Égypte dans la politologie occidentale Égypte/Monde arabe, 8 | 1991 L'exemple français : une étude à la marge 12 En France la science politique a une tradition mais elle n'a pas d'ancêtre éponyme.Aux étudiants de la génération issue de la seconde guerre mondiale, divers maîtres ont proposé comme pères fondateurs des étrangers ; ce pouvait être Aristote, Ibn Khaldun, Machiavel, Karl Marx, Max Weber, parmi d'autres.Ceux de la génération suivante ont même cru que le créateur de la politologie, en tant que science, corps de connaissances construit à partir d'hypothèses pouvant être vérifiées, était un Américain contemporain, David Easton.La filière française n'était pas plus sûre, avec Jean Bodin ou Montesquieu, tantôt Condorcet, tantôt Tocqueville, Auguste Comte ou Durkheim et, plus près de nous, Carré de Malberg et André Siegfried.Et Maurice Duverger, il y a trente ans de cela, était assez persuadé que l'héritier de ce multilignage c'était luimême, et non Georges Burdeau, auteur d'un énorme traité en sept volumes qui restera le seul de son espèce jusqu'à ce que Madeleine Grawitz et Jean Leca nous en donnent (en 1985) un nouveau en quatre volumes, correspondant aux grands domaines, courants dominants et systèmes d'interprétation de notre époque.À la Fondation
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