Visiones desafinadas. Prácticas y representaciones de la guitarra en Madrid y Andalucía de 1883 a 1922
2015; Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines; Issue: 14 Linguagem: Francês
10.4000/ccec.5804
ISSN1957-7761
Autores Tópico(s)History of Education in Spain
ResumoA la charniere entre les XIXe et XXe siecles, alors que la question de l’identite nationale se pose avec acuite en Espagne, la guitare y est a maintes reprises evoquee comme « l’instrument national ». Ce lieu commun se revele finalement etre un symbole paradoxal d’une identite encore en debat. Tandis que le cliche caricature la realite en la simplifiant, les pratiques de la guitare se diversifient au contraire pendant la Restauration, en raison des transformations techniques de l’instrument et de l’evolution de la musique populaire, classique et flamenca. La composition en 1920 par Manuel de Falla de la premiere piece pour guitare soliste (Hommage a Debussy) et l’organisation du Premier Concours de Cante Jondo a Grenade en 1922 attestent la progressive reconnaissance de l’instrument. Pourtant, la multiplication des imprimes, favorisee par la loi de liberte de la presse (1883), donne lieu a de nombreuses representations litteraires et plastiques de la guitare qui ne refletent pas fidelement ces mutations. Elles mettent surtout en lumiere son caractere populaire, andalou, voire flamenco, et sa capacite a impregner l’imaginaire. Publiees dans des periodiques andalous ou madrilenes, ces œuvres influencent la reception de l’instrument : celui-ci est a la fois apprecie par un public de plus en plus large, meconnu car il est absent des musees et des institutions, et rejete selon des criteres sociaux et moraux en raison de sa presence dans des lieux decries. Pourtant, meme lorsque le stereotype est conteste, la guitare revet une dimension symbolique originale, ancree dans le quotidien, qui se manifeste a travers l’emotion qu’elle suscite.
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