Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Le cinéma et les automates. Inquiétante étrangeté, distraction et arts machiniques

2008; Volume: 18; Issue: 2-3 Linguagem: Francês

10.7202/018558ar

ISSN

1705-6500

Autores

Jean-Pierre Sirois-Trahan,

Tópico(s)

Photography and Visual Culture

Resumo

Plusieurs auteurs, abordant le problème de l’ontologie du cinéma, ont construit des analogies entre le cinéma et des créatures fantastiques (la momie, le fantôme, le vampire, la créature de Frankenstein). L’hypothèse proposée dans cet article est celle d’une analogie entre ces deux arts machiniques, à la fois techniques et esthétiques, que sont les automates mécaniques et le cinématographe, afin de questionner le topos du « cinéma, art du mouvement et de la vie ». Ce questionnement conduit l’auteur à aborder le concept de l’« inquiétante étrangeté » de Freud et l’ épistémè de ce que Villiers de L’Isle-Adam appelait le « positivisme énigmatique ». L’auteur établit également un lien entre le cinéma pensé comme automate et le problème esthétique de la « distraction », traité à la fois par Henri Bergson dans Le rire et Walter Benjamin dans son article « L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ». À la lecture de ces deux auteurs, il appert qu’excès et absence de distraction forment les deux bornes fixées par la perception moderne. Le sujet de la modernité est clivé, partagé entre conscience et inconscience, entre liberté et automatisme — et ce sujet est aussi le sujet spectatoriel du cinéma. Par ailleurs, l’automate permet de comprendre en quoi le romantisme fantastique peut être l’ épistémè du cinématographe. Le cinéma, comme l’automate, est le lieu d’un balancement, d’une incertitude. Aussi, l’automate sera-t-il au centre d’une définition possible de la modernité. Quant à l’image mouvante, elle traduirait, selon Benjamin, comment la modernité fut marquée par l’avènement d’une perception nouvelle.

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