La frontière asymétrique : Franco‐Ontariens et Anglo‐Québécois dans la région de la capitale nationale
2011; Wiley; Volume: 55; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1111/j.1541-0064.2011.00389.x
ISSN1541-0064
Autores Tópico(s)Political Systems and Governance
ResumoLes minorités francophone et anglophone de Gatineau‐Ottawa jouiraient d’une localisation privilégiée. À proximité d’espaces majoritaires, leurs membres n’auraient qu’à traverser la frontière Québec‐Ontario pour avoir accès aux ressources nécessaires pour vivre dans leur langue et transmettre leur culture. Une analyse qualitative du discours que les Anglo‐Québécois et les Franco‐Ontariens tiennent au sujet de leur vie quotidienne dans la région de la capitale nationale montre toutefois que la frontière a des effets plus complexes, multiples et souvent contradictoires. Quatre types de manifestations de la frontière retiennent notre attention dans cet article : (1) la frontière est à la fois transparente pour que l’on puisse circuler sans ambages de part et d’autre de la rivière des Outaouais dans certains contextes et opaque dans d’autres; (2) on transcende la minorisation en utilisant la frontière de façon stratégique; (3) la géographie polytopique qu’elle induit crée, sur le plan de l’imaginaire, un territoire aux formes inédites, dans lequel la frontière se fait souvent mobile; et (4) la frontière peut enfin être spéculaire quand la rencontre qu’elle suscite met les Anglo‐Québécois et les Franco‐Ontariens face à une interrogation identitaire qui ne serait sûrement pas aussi profonde en son absence. La comparaison des minorités anglo‐québécoise et franco‐ontarienne permet de mettre en lumière le caractère asymétrique des effets sur le plan du vécu quotidien, de leur identité et de leur appartenance.
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