Le myosotis, et puis la rose…
2006; School for Advanced Studies in the Social Sciences; Issue: 177-178 Linguagem: Francês
10.4000/lhomme.2119
ISSN1953-8103
Autores Tópico(s)Cultural Identity and Heritage
ResumoLA MORT ; le langage des fleurs et la métaphore amoureuse des relations sociales ; des petites phrases, musicales encore plus que poétiques, « au goût de madeleine » (Mijolla 1982 : 13) ; tout se ligue dans l'infime drame fleuri colporté par Mouloudji pour faire surgir des mondes d'émotions qui bottellent les intimités singulières en gerbes de sensibilités communes.Une bluette, et c'est un univers qui se découvre : des temps, des lieux, des symboles qui les trament, et les êtres humains qui les peuplent.« Trois petites notes de musique » 1 , titre d'une autre chanson, sont assez pour justifier que la sociologie s'intéresse à elles, qu'elle considère les phénomènes musicaux comme des objets d'étude légitimes susceptibles d'aider à une meilleure intelligence du fonctionnement des sociétés humaines.Le projet d'une sociologie de la musique n'est pas nouveau.Il s'esquisse dès l'avènement de la discipline sociologique sous la plume doublement compétente (en sociologie et en musicologie) de Max Weber (1998).Ses « fondements rationnels et sociaux de la musique » affirment d'abord qu'on peut traiter celle-ci comme l'économie, la religion ou le politique, en tant que phénomène social ; pourtant, ils l'abordent dans le cadre étroit de la quête des raisons et modalités d'une supposée « rationalisation » des sociétés occidentales.Max Weber légitime la sociologie de la musique mais, d'une certaine manière, la muselle.Bien d'autres après lui reprendront le projet, sans toujours parvenir à le tirer hors de théories déterministes ou de visions téléologiques ; Theodor Adorno (1972, 1979, 1994) en fournit l'exemple le plus excessif 2 .Outre Max Weber et Theodor Adorno, nombreux sont ceux qui ont contribué à défricher le terrain où l'on cherche à comprendre les rapports du musical et du social ; Anne-Marie Green ÉTUDES & ESSAISL'HOMME 177-178 / 2006, pp.131 à 154 Le myosotis, et puis la rose… Pour une sociologie des "musiques de masse" Denis-Constant Martin Le myosotis, et puis la rose, Ce sont des fleurs qui dis'nt quèqu'chose Mais pour aimer les coquelicots Et n'aimer qu'ça... faut être idiot T'as p't'êtr' raison !seul'ment voilà Quand j't'aurai dit, tu comprendras* * Comme un petit coquelicot (1951), paroles de Raymond Asso, musique de Claude Valéry, interprétée par Mouloudji.Je tiens à remercier Sara Le Menestrel pour les commentaires qu'elle m'a transmis à partir d'une version antérieure de ce texte et qui ont permis d'en préciser certains points.1. Trois petites notes de musique (1961), paroles de Henri Colpi, musique de Georges Delerue, interprétée notamment par Cora Vocaire.2. Voir notamment Williams (2005).
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