Où sont-elles ? Que font-elles ? La place des femmes dans l’histoire littéraire. Un point de vue de vingtiémiste
2011; Issue: 7 Linguagem: Francês
10.58282/lht.185
ISSN2100-0689
Autores Tópico(s)French Literature and Critical Theory
ResumoConnait-on une femme ecrivain qui aurait pris un pseudonyme masculin ? Oui, il n’en manque pas… Un homme qui aurait pris un pseudonyme feminin ? Non. Du moins, je n’en connais pas. La pseudonymie, fabrication d’une identite alternative et choisie, est un masque et un hommage : masque de la veritable identite, abandonnee, reniee, hommage aux traits que doit emprunter celui ou celle qui se lance dans une carriere publique, assentiment aux criteres de la reconnaissance. Dominique Aury disait a propos des femmes qui sont auteurs de livres erotiques : « Il n’y en avait pas, je crois, il y a vingt ans, il y en a beaucoup maintenant. Violette Leduc, Janine Aeply, Emmanuelle Arsan, Xaviere – une sur deux signe de son propre nom, et les autres de pseudonymes ». Apres avoir remarque qu’auparavant les femmes etaient des poetes de l’amour, elle ajoutait : « il y a eu les ecrits de Laure, qui etait l’amie de Bataille, mais ils n’ont a l’epoque – 1930 – circule que dans un tres petit groupe. De roman specifiquement erotique ecrit par une femme avant l’epoque contemporaine, je n’en connais pas1. » Le pseudonyme cache et expose. Dans le cas du pseudonyme masculin adopte par une femme, les motifs sont evidents : elle renonce a son identite feminine, elle entre dans un milieu masculin. C’est donc que pour s’assurer une place dans le milieu litteraire contemporain, il est fou de se faire passer pour une femme et sage de se faire passer pour un homme. On echappe ainsi sinon a une misogynie ouver
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