Artigo Acesso aberto Revisado por pares

L’anthropologie en Colombie

2007; Issue: 110-111 Linguagem: Francês

10.4000/jda.2475

ISSN

2114-2203

Autores

Luis Guillermo Vasco, Élisabeth Cunin,

Tópico(s)

Cultural and Social Studies in Latin America

Resumo

professeur invité dans différentes universités du pays, dont celles d'Antioquia (Medellin), Valle (Cali), Pédagogique nationale (Bogotá).Il a développé une réflexion critique sur la pratique anthropologique en Colombie, notamment à travers son travail de presque 40 ans avec les communautés indigènes embera 3 et guambiana 4 , et du fait de son engagement politique lié à sa participation active au groupe connu sous le nom des « Solidaires », ainsi qu'au Mouvement des autorités indigènes de Colombie.Il nous montre aussi comment l'anthropologie colombienne a incorporé les travaux de Mao et de Marx, très présents dans le pays, en compagnie d'autres penseurs révolutionnaires, dans les années 1960-1970, pour définir d'autres manières de faire de l'anthropologie et d'interagir avec les populations indigènes.Élisabeth Cunin -Je voudrais parler de l'anthropologie en Colombie et… Luis Guillermo Vasco -Bon, je ne sais pas ce que c'est l'anthropologie, mes étudiants disaient que ce que je faisais, c'était de l'antianthropologie.J'ai toujours dit que je n'avais qu'une simple licence en anthropologie, c'est ce que j'ai étudié et le titre que j'ai.É.C. -Et qu'est-ce que l'antianthropologie ?L.G.V. -D'un côté, une critique, une attaque à l'anthropologie, et d'un autre, une mise en oeuvre d'alternatives de travail avec les indigènes, non pas en fonction de l'anthropologie mais des luttes indigènes.Durant presque vingt ans, je me suis défini comme un solidaire de leur lutte et on parlait d'une solidarité à deux niveaux ; l'objectif était de contribuer aux luttes indigènes, mais nous espérions aussi que de là découleraient des alternatives qui permettraient aux nouvelles générations de faire des choses autres que celles des anthropologues.Faire une anthropologie non comme un L'anthropologie en Colombie Journal des anthropologues, 110-111 | 2007 1 instrument pour dominer les indigènes, mais une anthropologie participative, contribuant à la lutte qu'ils menaient.É.C. -Comment peut-on faire cette autre anthropologie ?L.G.V. -En la faisant.É.C. -Quelle est la différence entre cette anthropologie et l'anthropologie académique ?L.G.V. -Le premier point, c'est une proposition ou, disons, une prise de position, qui consiste à faire une anthropologie au service des indigènes.Et encore, à cette époquelà, nous ne publiions rien.Il ne s'agit pas de prendre toute l'anthropologie traditionnelle, avec toutes ses théories, ses méthodologies et ses techniques de recherche pour l'utiliser d'une autre manière, car le caractère de ce savoir-faire anthropologique est marqué par son objectif colonialiste et, par conséquent, cela ne peut pas fonctionner.Il faut donc faire de nouvelles choses.Or, comme on ne peut pas repartir de zéro, à cause de l'endoctrinement de l'université pendant quatre ans, on part de nos acquis, mais on est censé créer de nouvelles formes de recherche et de relation.É.C. -Quelles sont ces nouvelles formes ?L.G.V. -Une des choses que je n'aime pas, et que les anthropologues adorent, c'est nommer différemment les choses pour dire : « regardez mon apport », « je viens de créer ce concept », « j'ai créé ceci ».Mais parfois on est obligé de direcomme pour le livre Entre selva y páramo -: j'ai utilisé un concept que j'ai appelé, d'un point de vue méthodologique, « récupérer les concepts dans la vie ».On suppose donc que c'est cela ce que j'ai créé avec ce travail d'équipe avec les indigènes, dans un travail collectif où les indigènes ont participé, notamment ceux du département du Cauca, les Guambianos en particulier, ainsi que des étudiants qui ont accepté le défi avec une conviction initiale, qui dure, généralement, ce que dure le cursus universitaire et le temps de trouver un travail.Mais les alternatives de travail existant actuellement ne sont pas assez nombreuses pour se permettre de travailler de cette manière.É.C. -Quel type de relation y avait-il avec les groupes indigènes ?L.G.V. -Nous avions un groupe organisé appelé « Solidaires », il y avait un comité de solidarité avec la lutte indigène dans plusieurs universités comme celles d'Antioquia, Cauca, la Nationale de Bogotá, l'université du Valle ; il y avait d'autres groupes qui n'appartenaient pas aux comités de solidarité universitaires comme celui de Zipaquirá par exemple qui est un village aux alentours de Bogotá, il y en avait aussi à Cali, ou plutôt à Yumbo, un village voisin, à Pereira, à Armenia.Nous étions coordonnés, nous travaillions avec le mouvement indigène.C'est-à-dire, quand il y avait une activité en ville, on gérait l'infrastructure et on donnait l'appui nécessaire pour que les gens y assistent, on allait dans les bureaux gouvernementaux, dans les quartiers ou dans les universités pour présenter leurs propositions et leurs critères, pour participer à l'organisation des activités, pour les appuyer juridiquement et produire une connaissance servant à tout cela.Participer aux discussions sur la planification des activités : la récupération des terres, travailler pour la reconnaissance des conseils municipaux indigènes, etc., etc., et sur cette ligne-là il fallait faire de la recherche ; nous -les Solidaires -avons fait plusieurs réunions ou rencontres sur la recherche.

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