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La haine et l’amour, la boîte noire du féminisme ? Une critique de l’éthique du dévouement

2004; Volume: Vol. 23; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.3917/nqf.233.0012

2297-3850

Pascale Molinier,

Psychology of Social Influence

Les soins étant réalisés majoritairement par des femmes, on tend à considérer l’amour (des malades, des enfants) « naturel » et normal. Or, le travail de soin peut également générer de la haine envers les personnes dépendantes. Celle-ci n’est pas moins normale que l’amour et sa prise en compte modifie l’analyse des situations de soins. Pour l’heure, la haine est occultée dans les traditions savantes, en particulier dans les théories de l’éthique du dévouement, comme dans les témoignages des travailleuses, ainsi que le suggère une enquête réalisée auprès d’auxiliaires de puériculture. Il en résulte un déficit de visibilité du travail qui permet de conjurer la haine et la violence.