Le crâne de la veuve Houet : Phrénologie et médecine légale en France au XIXe siècle
2015; OpenEdition Journals; Linguagem: Francês
10.4000/criminocorpus.2927
ISSN2108-6907
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoLe but de cet article est l'étude des pratiques d'identification judiciaire des cadavres en France pendant le XIXe siècle. Le cas de la veuve Houet (1833) est particulièrement intéressant à ce propos, car deux techniques très différentes ont été employées : la médecine légale et la phrénologie. Mateu Orfila, doyen de la Faculté de médecine de Paris, avait récemment développé à cette époque une méthode quantitative pour l'identification des cadavres, qui a été postérieurement considérée comme un grand apport à la médecine légale du XIXe siècle. Pierre-Marie Dumoutier, membre éminent de la Société de phrénologie de Paris, a aussi analysé le crâne exhumé et il a offert des données surprenantes sur la personnalité de la victime. L'épisode a généré des controverses sur la valeur probante de la phrénologie et de la médecine légale dans les enquêtes criminelles. En s'appuyant sur les documents produits par ces controverses, trois points liés au rôle des experts du crime pendant le XIXe siècle en France sont discutés dans cet article : les règles implicites d'acceptation ou d'exclusion des différents savoirs dans les tribunaux ; les représentations et les buts poursuivis par la médecine légale et la phrénologie concernant la criminalité, le système pénal et les prisons ; enfin les tensions et les échanges inégaux entre la médecine légale et la phrénologie en termes de personnes, données, objets, espaces et pratiques.
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