Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Les savoirs locaux face aux écoles burkinabè Négation, instrumentalisation, renforcement

2012; School for Advanced Studies in the Social Sciences; Issue: 201 Linguagem: Francês

10.4000/lhomme.22953

ISSN

1953-8103

Autores

Sophie Lewandowski,

Tópico(s)

African Studies and Geopolitics

Resumo

RésuméSophie Lewandowski, Les savoirs locaux face aux écoles burkinabè : négation, instrumentalisation, renforcement. — L'éducation familiale et coutumière tend à être supplantée en Afrique subsaharienne depuis les années 1990 par la scolarisation. Cette dernière s'est développée sous l'influence de bailleurs de fonds et d'Ong jusque dans les zones isolées comme la province gourmantché de la Gnagna au Burkina Faso. L'article pose la question du devenir des savoirs locaux dans ce contexte. Bien que les programmes scolaires prônent leur valorisation, les enseignants utilisent surtout à leur égard des procédés d'ignorance, de refus, d'instrumentalisation ou d'identification. Ces quatre procédés varient selon le mode d'intégration au village des dispositifs scolaires (écoles publiques, écoles bilingues d'Ong, centres d'alphabétisation). En outre, les savoirs locaux débattus en classe sont davantage des savoirs pratiques (connaissances techniques, savoirs comportementaux, informations localisées) que des catégories cognitives (comme la causalité magique). Les enseignants n'abordent pas ces catégories tantôt parce qu'ils les ignorent ou les dénigrent, tantôt parce qu'ils manquent de recul. On pourrait penser que les savoirs locaux, extraits de leurs catégories cognitives originelles, sont condamnés à se figer et à disparaître. En réalité, l'absence de débats scolaires explicites sur ces catégories cognitives locales leur permet paradoxalement d'être conservées et mobilisées ensuite.

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