Le « Je » narrateur et la meute du « pays »
1995; Presses de l'Université de Montréal; Volume: 31; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.7202/035964ar
ISSN1492-1405
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
ResumoLe «Je» narrateur et la meute du «pays» JEAN-CLÉO GODINLa notion même de récit autobiographique semble appeler une définition nouvelle pour rendre compte des caractéristiques propres à la littérature d'Afrique noire, tant le destin de l'individu y semble soumis à celui de l'ethnie ou de la collectivité.Cela apparaît clairement dans la dédicace du célèbre Enfant noir de Camara Laye, où l'écrivain dédie son récit à sa mère; mais cette mère, Daman, ne sera nommée qu'en second, après la Mère Afrique, «Femme noire, femme africaine, ô toi ma mère 1 ».L'Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, autre classique de la littérature autobiographique africaine, inscrit dans son titre même, par la référence à L Afrique ambiguë de l'ethnologue Georges Balandier, le rapport entre un roman deformation (bildungsroman) dont la signature autobiographique est attestée 2 et le récit de société qu'il sous-tend.Rapport si étroit qu'il devient réversible et que tout récit témoignant d'un questionnement identitaire négroafricain apparaît comme un roman des origines ou, à tout le moins, comme un récit biographique.Tel apparaît le roman d'Ahmadou Kourouma, Les Soleils des indépendances, dont on sait que l'auteur l'a imaginé à partir d'un personnage tout à fait extérieur à lui mais réel, à qui il fait porter un questionnement sur l'identité et sur l'Afrique d'après les indépendances.Cette fois, c'est au terme de l'aventure
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