La technique des «Primitifs flamands»
1952; Taylor & Francis; Volume: 1; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1179/sic.1952.002
ISSN2047-0584
AutoresP. Coremans, Rutherford J. Gettens, J. Thissen,
ResumoS T U D I E S I N C O N S E R V A T I O N 50 ( 2 0 0 5) P A G E S 67– 68 La publication de Paul Coremans, Rutherford J.Gettens et Jean Thissen a eu l’honneur des premieres pages du premier numero de Studies in Conservation (1952–54) [1]. Il s’agissait d’un travail de pionniers qui a donne une impulsion decisive a l’etude scientifique des peintures anciennes. Deux œuvres clefs des ateliers des anciens Pays-Bas meridionaux au XVe siecle, le polyptyque de l’Agneau mystique de Jan Van Eyck et le triptyque du Saint Sacrement de Dierik Bouts, avaient ete examinees avec tous les moyens disponibles a l’epoque : microscopie, microchimie, spectrographie d’emission, radiographie, photographie en lumiere visible, en ultraviolet et en infrarouge. Pour la premiere fois, une etude systematique etait realisee sur des echantillons de la taille d’une tete d’epingle preleves dans la peinture. Agrandies au microscope (50 a 500×), les coupes mettaient en evidence une technique que l’on retrouvera, systematiquement, avec tres peu de variantes, chez tous les peintres flamands du XVe siecle. Voici en bref les observations des auteurs. Le support, en bois de chene deja muni de son cadre, est nivele par une preparation blanchâtre d’epaisseur variable (Van Eyck : 120–160 micrometres, Bouts : 350–400 micrometres) faite de craie (a coccolites) liee avec de la colle animale. Les auteurs remarquent que le bord inferieur de cette couche presente souvent des traces d’encollage au support. Dans la partie superieure, ils constatent une impregnation a l’huile chez Van Eyck, a la colle chez Bouts. Un dessin preparatoire contenant du noir d’os dans un liant aqueux est parfois decele a la surface de cette preparation. Vient ensuite une couche huileuse tres mince (Van Eyck : 8–16 micrometres, Bouts 5–10 micrometres) qu’ils appellent impermeabilisation (isolation) car elle sert sans doute a rendre la preparation moins absorbante. Deux a trois couches picturales (10–180 micrometres) sont enfin appliquees l’une sur l’autre apparemment sans contamination. Les coupes montrent generalement la superposition d’une couche couvrante et d’une ou de plusieurs couches plus translucides qui nuancent les ombres et les couleurs. Seuls quelques accents de lumiere sont poses en surface. Le nombre des pigments est restreint : blanc de plomb et noir de carbone, azurite et lapis-lazuli pour les bleus, vermillon, ocre rouge et laques organiques pour les rouges, ocre jaune et oxyde de plomb et d’etain pour les jaunes, pigment au cuivre et resinate de cuivre pour les verts. Le liant est a base d’huile siccative dans le cas de la plupart des couches, a base d’huile siccative et d’un additif alors indetermine dans le cas des glacis. Un liant aqueux est exceptionnellement observe. La presence d’ovalbumine (blanc d’œuf) sera plus tard confirmee par immunofluorescence dans le liant du glacis bleu du manteau de la Vierge de l’Agneau mystique. A l’epoque, on avait beaucoup critique les tests de coloration utilises par Coremans et ses collaborateurs pour differencier les liants. Les auteurs etaient d’ailleurs parfaitement conscients des limites de la specificite de ces tests. La contamination notamment par des vernis, des surpeints, des adhesifs et des solvants est toujours possible. Il faut etre en mesure d’identifier les constituants de chaque couche d’une peinture sur une surface minuscule. Les tests de coloration des coupes presentent les avantages d’etre rapides, bon marche et surtout bien delimites dans l’espace. C’est pourquoi, de nombreux laboratoires dans le monde ont continue a les utiliser en tentant de les perfectionner [2]. Vu la complexite de l’identification de materiaux organiques dans les peintures anciennes, il est indispensable de confirmer les resultats par un faisceau de plusieurs techniques analytiques differentes. Les chercheurs se sont donc efforces au cours des annees d’adapter les methodes les plus performantes aux problemes tres specifiques des œuvres d’art. Il y a 50 ans, les laboratoires avaient une liberte de prelevement qui n’est plus toleree actuellement. Les procedes analytiques modernes, de plus en plus sensibles et fiables, permettent de reduire, La technique des « Primitifs flamands »
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