Ninon de Lenclos, esprit fort dans la compagnie des hommes ou de la difficulté de concevoir la maître de philosophie
2010; Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire; Volume: 4; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.4000/dossiersgrihl.3913
ISSN1958-9247
Autores Tópico(s)Historical Art and Culture Studies
ResumoPartant d’un tableau de Nicolas-André Monsiau (1810) représentant Ninon de Lenclos écoutant Molière lisant le Tartuffe au centre d’un parterre exclusivement masculin, nous avons voulu suivre la construction historiographique d’une femme à l’esprit fort. Ninon de Lenclos, célèbre courtisane du xviie siècle est l’un des rares exemples disponibles. Identifiée comme esprit fort dès le début xxe siècle, elle hérite de la construction historiographique du xviiie siècle qui en a fait une courtisane raisonnable qui a su s’entourer de grands esprits pour diffuser la sagesse de la Renaissance incrédule. À aucun moment, Ninon de Lenclos n’est représentée comme disposant d’un savoir autonome, a fortiori elle n’est jamais pensée comme capable de transmettre un savoir. Pourtant la figure d’Aspasie, « la » maître d’éloquence et de philosophie de Périclès hante l’historiographie de Ninon de Lenclos, comme une fiction à la fois disponible et repoussée. Ninon de Lenclos a su pourtant tisser une sociabilité mixte où l’amitié, les plaisirs du corps et de l’esprit déniaisé étaient cultivés, mais c’est la difficulté à le penser qui a fait de Ninon un homme autre.
Referência(s)