Pierre Mendès France et la recherche scientifique et technique
2002; Issue: 6 Linguagem: Francês
10.4000/histoire-cnrs.3651
ISSN1955-2408
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
ResumoLa République a besoin de savants ; leurs découvertes, le rayonnement qui s'y attache et leurs applications contribuent à la grandeur d'un pays.Or, les crédits de la recherche sont dérisoires... », ainsi s'exprime Pierre Mendès France, député de l'Eure, le 3 juin 1953 devant l'Assemblée nationale en sollicitant l'investiture de président du Conseil 1 .Ces quelques lignes, noyées dans un discours de plusieurs pages, ne sont pourtant pas passées inaperçues à l'époque car l'orateur apparaît comme un des rares hommes politiques de premier plan à prendre en compte la dimension « recherche ».Le député de l'Eure a noué depuis quelque temps des liens avec des universitaires comme le professeur Henri Laugier, titulaire d'une chaire de physiologie à la Sorbonne, ou encore le mathématicien André Lichnérowicz, professeur au Collège de France, tous deux inquiets du retard pris par la France dans les domaines de la recherche fondamentale et appliquée.P. Mendès France n'obtient pas l'investiture le 3 juin 1953 2 , mais ses propos sur la recherche ne restent pas à l'état d'un simple effet de tribune.Jusqu'à son retrait de la vie politique active en 1969, P. Mendès France s'intéresse de près à ce domaine dont dépend selon lui l'avenir de la France.Pur produit de l'école laïque de la III e République, membre du parti radical 3 , P. Mendès France fonde sa pensée et son action sur la raison et le progrès ; il a soutenu comme parlementaire la politique scientifique du Front populaire 4 , innovatrice dans le domaine de la recherche avec la nomination de scientifiques comme sous-secrétaires d'État (Irène Joliot-Curie, puis Jean Perrin), avec la mise en place d'un Centre national de la
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