Artigo Revisado por pares

« Tocqueville ou le Libéral Réaliste »

2010; Volume: 31; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1353/toc.0.0025

ISSN

1918-6649

Autores

Lucien Jaume,

Tópico(s)

Historical Studies and Socio-cultural Analysis

Resumo

« Tocqueville ou le Libéral Réaliste » Lucien Jaume (bio) Alexis de Tocqueville , Escritos sobre la esclavitud y el colonialismo, édition, étude préliminaire et notes par María Luisa Sánchez-Mejía, traduction par Ana Portuondo, Madrid, Centro de Estudios Políticos y Constitucionales, 2009, L + 166 p. Dans la collection des « Clásicos políticos », qui réunit aussi bien des œuvres de théoriciens que de philosophes, Madame Sánchez-Mejía (professeur de l'Université Complutense) présente quatre types de textes de Tocqueville, tous tirés des Œuvres complètes, volume III-1, « Ecrits et discours politiques », dans l'édition par André Jardin, chez Gallimard (1962). Spécialiste du libéralisme politique et auteur notamment d'un livre bien connu sur Benjamin Constant, paru en 1992, éditrice dans la même collection madrilène de textes de Mme de Staël, Madame Sánchez-Mejía choisit de faire connaître au public hispanophone la face controversée de Tocqueville : à la fois le défenseur d'une abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies de la France et le député, voyageur, observateur, défenseur de l'Algérie coloniale. On sait que nombre de polémiques ont eu lieu en France sur l'attitude de Tocqueville devant l'Algérie et notamment les « méthodes Bugeaud » (si l'on peut dire), par exemple entre Olivier Lecour Grandmaison et Jean-Louis Benoît1. [End Page 267] Les trois types ou groupes de textes ici traduits sont des articles, un manuscrit destiné à Beaumont et un rapport parlementaire : il est intéressant de rechercher, à travers des types d'écriture différents, l'unité de réflexion de vision et d'engagement de Tocqueville. On constate qu'il est littéralement passionné par les deux questions : l'esclavage, contre lequel il milite dans la Société abolitionniste fondée en 1834 et qui prend la suite du Comité ad hoc au sein de la Société de la Morale Chrétienne2, l'Algérie, qu'il visite deux fois et où il semble bien avoir caressé le projet de s'établir comme colon. A la Chambre, il est rapporteur à deux reprises pour les projets de loi sur l'Algérie. Les divers textes édités sont (dans l'ordre du livre) des lettres sur « L'Emancipation des esclaves », publiées sous forme de six articles anonymes dans Le Siècle (1843), deux « lettres sur l'Algérie », parues dans La Presse de Seine-et-Oise (1837), un « Travail sur l'Algérie » dont le manuscrit (octobre 1841) a été établi par André Jardin. Cet essai, dont Tocqueville disait dans sa correspondance qu'il était hâtif et de mauvais style, devait servir à Gustave de Beaumont, au retour du voyage accompli avec Alexis en Algérie, pour un livre sur l'Afrique. Finalement, Beaumont en tira seulement une série d'articles anonymes pour Le Siècle, ce qui provoqua, d'après André Jardin, une polémique avec Bugeaud, ce dernier croyant reconnaître Tocqueville derrière la plume anonyme ! Enfin parmi les deux « Rapports sur l'Algérie », cette édition donne uniquement le premier, publié au Moniteur en supplément à la séance de la Chambre des députés du 24 mai 1847 ; en effet, à la suite du projet de loi sur les crédits extraordinaires pour l'Algérie, Tocqueville est élu rapporteur de la commission formée à cette occasion, comme il est rapporteur du projet de loi sur les camps agricoles en Algérie (même commission, même année). Il faut préciser que si Tocqueville décide en 1843 de passer à l'action par voie de presse, sur la question des esclaves de colonies sucrières, c'est parce que les diverses propositions de loi (Hyppolyte Passy, 1836, Destutt de Tracy, 1839), les diverses commissions génératrices de rapports (dont le grand rapport de Broglie, 1843) débouchent sur l'enlisement. Si une loi de juillet 1845 préparait les voies de l'abolition de l'esclavage, cette réalisation, comme on le sait, revint au régime sorti des ruines de Juillet, la R...

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