Artigo Revisado por pares

Imago Vocis : Écho, Image de la voix, dans Écho et Narcisse de Nicolas Poussin

1996; Volume: 108; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/mefr.1996.4434

ISSN

1724-2142

Autores

Frédéric Cousinié,

Tópico(s)

Historical Art and Culture Studies

Resumo

Frédéric Cousinié, Imago Vocis : Écho, «image de la voix» dans Écho et Narcisse de Nicolas Poussin, p. 281-317. La représentation de la nymphe Écho jouit de la faveur des artistes romains du XVIIe siècle. Pietro Testa, Pier Francesco Mola, Le Lorrain et surtout Nicolas Poussin se sont essayés à représenter la nymphe éconduite par Narcisse. Dans le tableau Écho et Narcisse peint à Rome par Poussin à la fin des années 1620-1630, la représentation de la nymphe qui assiste à la mort et à la métamorphose de Narcisse suscite un certain nombre d'interrogations. Sa présence, qui ne correspond pas aux descriptions des Métamorphoses d'Ovide, invite tout d'abord à interroger le rapport de l'artiste à la littérature mythologique, rapport fondé non sur «l'illustration» littérale mais sur «l'écart», la variation et le réagencement des motifs textuels. L'usage critiqué par le peintre des sources littéraires se comprend en effet par (v. au verso) rapport aux valeurs et aux intérêts propres à la culture du XVIIe siècle. Dans cette culture, la présence d'Écho peut, notamment, être rapprochée des préoccupations des savants et des «curieux» du XVIIe siècle - Josepho Blancano, Athanase Kircher, Marin Mersenne - intéressés par les propriétés acoustiques de l'écho qu'exploraient également certains des musiciens, des poètes et des architectes contemporains. Les interrogations sur la nature physique de l'écho trouvent ainsi un répondant dans le défi expressif qu'était pour les artistes la représentation visuelle de la voix. Ce défi, déjà posé par le poète antique Ausone et à nouveau par le protecteur de Poussin, le poète précieux Giovanni Battista Marino, l'Écho et Narcisse du Louvre tente de le relever.

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