Incidence des maladies inflammatoires du tube digestif (MITD) chez l'enfant en Bretagne
1996; Elsevier BV; Volume: 3; Issue: 11 Linguagem: Francês
10.1016/s0929-693x(96)89615-1
ISSN1769-664X
AutoresA. Dabadie, Y. Tourtelier, Isabelle Tron, Etienne Cruchant, Jean-Michel Alexandre, M. Robaszkiewicz, Jean‐François Bretagne, Abernad,
Tópico(s)Gastrointestinal disorders and treatments
ResumoPeu de données sur l'incidence des maladies inflammatoires du tube digestif (MITD) en France concernent l'enfant. Le but de ce travail était, à partir d'une étude sur la population générale, d'analyser l'incidence et les principales caractéristiques des MITD chez l'enfant en Bretagne, de 1994 à 1997. Les résultats sont comparés à ceux du registre Epimad de la région Nord et aux autres études rapportées dans la littérature.Lensemble des 139 gastroentérologues de Bretagne (2,8 millions d'habitants dont 618 049 enfants de moins de 17 ans) a déclaré tout nouveau cas suspect de MITD à partir du 1er janvier 1994. Un médecin épidémiologiste rencontrait le gastroentérologue au cabinet pour remplir pour chaque cas incident un questionnaire de recueil préétabli; l'ensemble des cas était revu de façon indépendante et anonyme par quatre experts qui classaient ces dossiers en maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, proctite ulcérée, certaines, probables ou possibles, colite aiguë, colite chronique inclassable.De 1994 à 1997, 88 cas incidents ont été enregistrés chez les enfants de moins de 17 ans, parmi 1309 cas dans la population générale (6,7 % de cas pédiatriques). On retrouvait 43 maladies de Crohn (49%) (dont trois maladies de Crohn possibles), 14 rectocolites hémorragiques (16%) (dont trois rectites), sept colites chroniques inclassables (8%), 24 colites aiguës (27%). Líncidence pour 100 000 enfants et par an, calculée à partir des cas certains et probables, est de 2,5 pour les MITD, 1,6 pour la maladie de Crohn, 0,57 pour la rectocolite hémorragique (rectites comprises). Le taux d'incidence annuelle était stable sur la durée de l'étude. Le sex-ratio (garçon/fille) est de 1,33 pour la rectocolite hémorragique, 2,33 pour la maladie de Crohn. Le délai diagnostique moyen est de 7,2 mois (médiane: trois mois) pour la maladie de Crohn, 8,6 mois (médiane: cinq mois) pour la rectocolite hémorragique. Des antécédents familiaux de MITD sont retrouvés dans cinq cas (8 %). Pour la maladie de Crohn, les symptômes le plus souvent retrouvés sont la diarrhée, les douleurs abdominales et la perte de poids; le siège de l'atteinte est grêlocolique dans 58 % des cas, le grêle et le côlon sont atteints de façon isolée respectivement dans 15 % et 23 % des cas; une preuve histologique (granulome) est retrouvée dans 48 % des cas. Pour la rectocolite hémorragique, les trois symptômes les plus fréquents sont les rectorragies, les douleurs abdominales et la diarrhée. On retrouve parmi les 14 rectocolites hémorragiques, trois rectites et quatre pancolites. Dans la population générale du nord de la France (adultes et enfants), sur la même période, les taux d'incidence pour 100000 habitants et par an étaient de 2,97 pour la maladie de Crohn, 2,61 pour la rectocolite hémorragique, 6,2 pour l'ensemble des MITD.Ces résultats révèlent chez l'enfant des incidences équivalentes pour la maladie de Crohn et pour la rectocolite hémorragique à celles retrouvées dans le Nord de la France. Les principales caractéristiques des MITD y sont globalement identiques. Il faut noter cependant le fort pourcentage de colite aiguë dans notre étude, dont le suivi et le reclassement diagnostique en MITD éventuelles permettront de confirmer ou d'infirmer ces taux d'incidence.The aim of this work was to determine in Brittany the incidence and main clinical pattern of inflammatory bowel disease (IBD) occurring during childhood. These data are compared to the previous epidemiologic data available from the Northern France registry or around the world.Private and public Brittany gastroenterologists (2,836,418 inhabitants including 618,049 children under 17 years of age) referred all patients consulting for inflammatory bowel disease from January 1994 to December 1997. An interviewer-practitioner completed at the gastroenterologist's office a standard questionnaire for each patient. Each case was independently reviewed by four experts in a blind manner and made a final diagnosis of Crohn's disease (CD), ulcerative colitis (UC), or ulcerative proctitis and acute colitis (onset of symptoms < 6 weeks) or unclassified chronic colitis.Among 1,309 cases recorded, 88 were under 17 years of age (6.7%): 43 (49%) had CD (including three possible cases), 14 (16%) had UC (including three proctitis), 24 (27%) acute colitis and 7 (8%) unclassified chronic colitis. The crude mean annual incidence (per 100,000 children) based on definite and probable cases only was 2.5 for IBD. 1.6 for CD and 0.57 for UC, without variation between 1994 and 1997. The male/female ratio was 2.3 for CD and 1.3 for UC. The mean time between onset of disease and diagnosis was equal to 7.2 and 8.6 months for CD and UC respectively (median: 3 and 5 months). A familial history of IBD was present in 5 cases (8%). In CD, the small and large bowel were involved in 58% of patients, whereas an isolated involvement of small or large bowel occurred in 15% and 23% of cases. Among the 14 UC, there were three proctitis and four pancolitis. Among 43 CD, a granuloma was present in 48% of cases.In Brittany the incidence of CD and UC in childhood was similar to the published data from Northern France. Clinical presentation and symptoms were not different. However, the rate of acute colitis was higher and the accurate incidence of IBD could be underestimated, requiring a follow-up to classify these cases.
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