L'héritage du positivisme dans la création de la chaire d'histoire générale des sciences au Collège de France/Positivism's heritage in the creation of the chair in general history of sciences at the Collège de France
1995; Presses Universitaires De France; Volume: 48; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.3406/rhs.1995.1241
ISSN1969-6582
Autores Tópico(s)Historical and Literary Analyses
ResumoRÉSUMÉ. — Auguste Comte, fondateur du positivisme, réclame la reconnaissance officielle de l'histoire des sciences par l'institution d'une chaire, dès 1832. Il demande d'abord la création d'une chaire ď « histoire générale des sciences physiques et mathématiques ». Ses premières démarches, auprès de Guizot, se réclament d'un nouvel esprit philosophique ouvert; il déplore l'esprit borné et le goût étroit pour les spécialités des grandes institutions scientifiques du temps, Ecole polytechnique, Académie des sciences. Comte plaide pour un point de vue général, systématique et historique à la fois, qui lui paraît être une nécessité pédagogique. En 1846, Comte élargit sa demande à une chaire ď « histoire générale des sciences positives ». En 1848, Littré renouvelle les démarches en faveur de Comte, en insistant sur les bénéfices qu'en tireraient la recherche et le développement des sciences. En 1892, c'est pour Pierre Laffitte, successeur de Comte dans l'orthodoxie positiviste, que la chaire est créée au Collège de France : c'est un autre positiviste, de l'école de Littré, G. Wyrouboff, qui lui succède. Cette histoire complexe entremêle enjeux intellectuels et politiques ; elle montre aussi l'évolution des relations entre les divers mouvements positivistes : le positivisme est devenu en quelque sorte la philosophie officielle de la Troisième République, mais plutôt dans sa version littréenne, dont Laffitte s'est par la suite rapproché. Certes, la création de la chaire et le choix de ses titulaires marquent le triomphe du positivisme; mais un triomphe équivoque et coûteux, source de multiples malentendus.
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