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Homéomorphies et canalisations évolutives: Le rôle de l'ontogenèse.Quelques exemples pris chez les Ammonites du Jurassique

1989; Elsevier BV; Volume: 22; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1016/s0016-6995(89)80087-7

1777-5728

Jean‐Louis Dommergues, Élie Cariou, Daniel Contini, Pierre Hantzpergue, Didier Marchand, Christian Meister, Jacques Thierry,

Marine and environmental studies

La signification paléobiologique des homéomorphies et des processus évolutifs homologues qui les ont induits, sont analysés à partir de 7 exemples choisis parmi les ammonites du Jurassique. Les formes étudiées sont soit largement répandues soit endémiques dans les mers de plates-formes de l'Europe moyenne où régnaient au cours du Jurassique des conditions écologiques bien différentes de celles des régions méditerranéennes-plus océaniques-où vécurent la plupart des ancêtres de ces formes. Il est montré que les tendances évolutives répétitives observées peuvent souvent être comprises comme les résultats de stratégies évolutives impliquant, au sein de chaque groupe analysé, l'adoption préférentielle d'un seul type d'hétérochronie du développement: paedomorphoses aboutissant à des morphologies platycônes à costulation grossière chez les Eoderocerataceae; péramorphoses induisant un espacement de l'ornementation dans le genre Arieticeras; péramorphoses responsables de l'acquisition de coquilles oxycônes chez les Graphoceratidae alors qu'une morphologie très voisine est obtenue par pacdomorphose chez les Cardioceratidae; acquisition de morphologies sphaerocônes répétitives par péramorphose chez les Macrocephalitidae, déroulements d'itinéraires ontogénétiques péramorphiques homologues chez les différentes lignées de Reineckeiidae, utilisation systématique de stratégies péramorphiques chez les Aspidoceratinae. Ces observations sont ensuite confrontées aux données de la paléobiogéographie et de la paléoécologie. Elles montrent qu'll faut concevoir ces tendances évolutives convergentes comme des compromis entre, d'une part des possibilités intrinsèques aux organismes-mais dont le nombre est strictement limité-et d'autre part, les contraintes de l'environnement physique et/ou écologique. Les potentialités intrinsèques paraissant surtout dépendre des possibilités de modification des séquences ontogénétiques par hétérochronies, l'évolution serait donc plus ou moins fortement canalisée par ces potentialités et non dirigée uniquement par l'environnement. The palaeobiological meanings of homeomorphies and associated processes are analysed from 7 linages selected among Jurassic ammonites. These lineages were mainly distributed in the epicontinental seas which covered the Middle Europe. Palaeoecological states characterising these marine areas remained during all the Jurassic time, clearly distinct of those more oceanic, which ruled in the Mediterranean areas where lived the major part of the ancestral forms of the studied lineages. It is demonstrated, if we consider each lineage for itself, that the homeomorphies and associated processes issue from evolutionary strategies implying a well defined kind of developpemental heterochrony: paedomorphosis in Eoderocerataceae giving platycone and coarse ribbed shells; trend to space ribbing induced by peramorphosis in Arieticeras; acquirement of oxycone shells both in Graphoceratidae and Cardioceratidae, by peramorphosis in the first family but paedomorphosis in the second one; acquirement by peramorphosis of homeomorphous sphaerocone shells in macrocephalitidae: redundant evolutionary patterns in the different genera of Reineckeiidae family; preferential using of peramorphic strategies in Aspidoceratinae. All these observations are analysed with respect to the palaeogeographical and palaeoecological frameworks. They suggest that homeomorphies and homologous evolutionary processes issue of compromises between two self-reliant kind of constraints: on the one hand intrinsic factors restricted in number and depending only of organisms potentialities, on the other hand extrinsic factors depending of physical and/or ecological environments. The intrinsic constraints seem especially reflected the heterochronical possibilities own by the analysed lineages. So, evolutionary patterns must be considered as more or less canalized by the intrinsic constraints and not only directed by environnemental stress.