Artigo Acesso aberto

Representing 9/11: Alejandro González Iñárritu’s short film in 11'09"01: September 11

2011; Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur le Monde Anglophone (LERMA); Issue: 9.1 Linguagem: Francês

10.4000/erea.2060

ISSN

1638-1718

Autores

Marie-Christine Clemente,

Tópico(s)

Comics and Graphic Narratives

Resumo

Dans son court-métrage 11'9"01: 11 Septembre, Alejandro González Iñárritu répond à la diffusion en boucle des images du World Trade Center en flammes qui caractérise les attentats du 11 septembre en confrontant son spectateur à un écran noir hanté par des sons enregistrés partout dans le monde le 11 septembre 2001. Après deux interminables minutes, une image apparaît enfin sur l'écran et le spectateur aperçoit une personne tombant des tours jumelles. Des flashes de nature similaire reviennent sporadiquement sur l'écran et, alors que ces visions sont extrêmement brèves, le spectateur peut se demander s'il a véritablement vu des 'jumpers'. Regarder le court-métrage d'Iñárritu est une expérience intrinsèquement insaisissable et pourrait être comparé à l'expérience traumatique que Cathy Caruth définit comme 'un événement dont … il est fait l'expérience trop tôt, trop subitement, pour être entièrement connu, et qui n'est donc accessible à la conscience qu'une fois qu'il s'impose à nouveau, de manière répétée, dans les cauchemars et les actions répétitives du survivant'. En d'autres termes, les flashes qui imprègnent le court-métrage ressemblent indéniablement à un retour du trauma. L'article analyse la manière dont le court-métrage d'Iñárritu tente de représenter la dimension irreprésentable du 11 septembre. S'appuyant sur l'utilisation que fait le film des images des 'jumpers' – qui furent largement censurées par les médias américains après les attentats – il examine la façon dont le réalisateur transcende la sphère de la représentation en déconstruisant l'expérience cinématographique habituelle. Explorant les limites du son et de l'image, Iñárritu produit une expérience extrêmement troublante pour son public qui doit adopter un type de perception qui s'approche de l'expérience traumatique et son film peut, dans une certaine mesure, être lu comme une mise en scène du retour du trauma des attentats du 11 septembre.

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