Kamouraska et les Enfants du sabbat : faire jouer la transparence
1982; Erudit Consortium; Volume: 7; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.7202/200341ar
ISSN1705-933X
Autores Tópico(s)Multiculturalism, Politics, Migration, Gender
ResumoKamouraska et les Enfants du sabbat'.faire jouer la transparence 1 par Ruth Major, Université du Québec à Montréal L'auteur, en tant que sujet écrivant, ne peut être évincé d'aucun texte.Cet auteur est présent symboliquement dans les déterminismes de l'écriture.Il n'est donc pas étonnant de retrouver d'un texte à l'autre les mêmes structures insistantes.En ce sens, l'étude suivante tentera de démontrer que les Enfants du sabbat est un «remake» de Kamouraska.La narratrice des Enfants du sabbat se situe à plusieurs niveaux marqués par l'emploi du «je», du «elle» et du «nous».La position de narratrice ne peut être occupée que par la Julie «trinitaire», c'est-à-dire la détentrice du «je» des trois Julie (d'ailleurs, ne s'appelle-t-elle pas «Julie de la Trinité?»).La narratrice est alors extra et intradiégétique 2 puisqu'elle est manifestement la seule à pouvoir opérer l'union des trois instances précédentes.Une seule voix omnisciente, donc intradiégétique, se fait entendre puisque seuls les pensées, les gestes, les actes de Julie sont connus.Or, Julie n'est pas seule comme personnage et l'omniscience ne joue pas pour les autres.Si une lecture hâtive pouvait laisser croire à l'intervention d'une narratrice omnisciente, l'hypothèse doit en être écartée.En effet, ce que le texte laisse apprendre des autres personnages de la diégèse, il le laisse apprendre grâce à la narratrice qui focalise 3 tel personnage pour en faire voir les actions, deviner les pensées qui se manifestent à tel ou tel moment de l'histoire narrée.Aucun des personnages focalisés ne saurait tenir le pôle narratif puisque le clivage entre ces personnages et les «vies secrètes» de l'héroïne est trop grand.Dans ce cas précis, Julie, la narratrice, manifeste une grande distance entre elle et les événements qui ont transformé Julie l'enfant et Julie l'initiée; elle est donc extradiégétique.Le même phénomène narratologique se retrouve dans Kamouraska.Ici, toutefois, le phénomène est plus facilement repérable puisque la focalisation est moins problématique.La narratrice, madame Rolland («elle»), s'installe tout de suite en narratrice et en focalisatrice 4 : «moi», «je».Dans les deux romans, le récit des événements passés est évoqué uniquement par le biais du souvenir pour devenir, au fil des pages, LE récit.
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