Artigo Revisado por pares

La « plèbe moyenne » sous le Haut-Empire romain

2000; Cambridge University Press; Volume: 55; Issue: 6 Linguagem: Francês

10.3406/ahess.2000.279911

ISSN

1953-8146

Autores

Paul Veyne,

Resumo

Résumé Deux auteurs de la Rome impériale parlent d'une plebs média , opposée à la plebs humilis . Il existait une classe moyenne dans cette société à ordines , qui se manifeste par son énorme présence matérielle (maisons, inscriptions, art funéraire). Sa définition est négative et hétérogène : les plébéiens moyens ne sont ni membres des ordines privilégiés, ni réduits à gagner quotidiennement leur pain, ni positivement riches (ils sont pauvres au sens antique du mot), ni de naissance servile ; ils incarnent le citoyen moyen et aussi le « lecteur idéal » de la semiotique littéraire. Pour la classe gouvernante, ils sont la « partie saine » du peuple. On appartient à la plèbe moyenne dès qu'on ne vit plus au jour le jour et qu'on est rentier du sol qui vit de loisir ou boutiquier ayant un gros outillage ou un entrepôt. Cette catégorie se signale par la conscience de soi des marchands ou artisans, par le concept de métier comme exploit et non comme identité, par l'entraide par le crédit entre confrères ; le souci de faire des affaires s'oppose à avoir un patrimoine ; la morale d'Horace, l'iconographie du banquet dit funèbre et le fantasme compensatoire : « vous avez la richesse, nous avons la bonne vie » ; les Disticha Catonis sont « un miroir de bourgeoisie » qui renvoie aux plébéiens leur propre sagesse, sous prétexte de la leur enseigner. La plebs de l'Urbs n'était pas une tourbe dépolitisée ; sous des leaders issus de la plèbe moyenne, elle conserve une légitimité politique et parfois militaire. Mais une économie d'échanges au processus très morcelé, sans vrai système bancaire, sans marché large et transparent, mais avec de la corruption, des squeezes et des pots-de-vin partout, a maintenu la plèbe moyenne dans une dépendance économique à la classe gouvernante.

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