La France et la Scandinavie aux XVIIe et XVIIIe siècles : aperçu historiographique et tendances actuelles de la recherche
2010; CDU SEDES; Volume: 29e année; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/hes.101.0007
ISSN1777-5906
AutoresPierrick Pourchasse, Éric Schnakenbourg,
Tópico(s)Historical Art and Culture Studies
ResumoCet article est basé sur la correspondance du résident suédois à Paris, Schering Rosenhane, qui permet de s’interroger sur les défis que la Fronde pose aux diplomates étrangers. Rosenhane arrive à Paris au printemps 1648, et doit expliquer dans ses lettres au gouvernement suédois et au chancelier Axel Oxenstierna la situation politique française. En dehors du difficile travail d’exposition d’événements complexes, il se trouve rapidement confronté à la difficulté de traduire en suédois la réalité politique française. Sa correspondance se trouve remplie de termes français, qu’il considère comme indispensable pour faire comprendre les causes et la signification de la Fronde. Cela ne signifie pas pour autant qu’il soit un observateur neutre. Il observe les événements comme un aristocrate suédois, ce qui l’amène à adopter et à soutenir les positions du Parlement. Il est tellement intéressé qu’il va jusqu’à appuyer sa cause en rédigeant une mazarinade en latin. Lorsque le cardinal Mazarin le découvre, il demande à la reine Christine de rappeler Rosenhane. Il conforte ainsi la reine dans sa conviction que les aristocrates suédois cherchent à affaiblir le pouvoir royal. La correspondance diplomatique sert de support à la diffusion en Europe d’un langage politique, mais révèle aussi la persistance des particularités régionales. Le séjour de Rosenhane à Paris montre également la manière dont les intérêts propres des diplomates, plutôt que ceux de leur prince ou de leur pays, peuvent influencer leur travail.
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