Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Boy Bands, Drag Kings, and the Performance of (Queer) Masculinities

2013; UMR ESPACE et UMR LISST; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.4000/transposition.325

ISSN

2110-6134

Autores

Jennifer Moos,

Tópico(s)

Music History and Culture

Resumo

Cet article examine les potentialités queer de la culture des boy bands. Celle-ci a connu son apogée du milieu à la fin des années 1990, moment où un grand nombre de boy bands furent créés lors de castings afin de conquérir le marché de la musique. De prime abord, on pourrait penser que le phénomène des boy bands a évolué autour d'un modèle structuré de façon très hétéronormative : des artistes masculins sur scène et des fans féminins hurlant devant la scène. À partir des travaux de Judith Butler, Judith "Jack" Halberstam, et Gayle Wald, cet article conteste cette idée et affirme que la culture des boy bands offre un espace pour le déploiement de masculinités (queer) alternatives. Prenant les Backstreet Boys et les Take That comme exemples de boy bands des années 1990, je propose de distinguer, dans un premier temps, quelques caractéristiques communes à (presque) tous les boy bands, pour ensuite montrer, en m'appuyant sur mon interprétation du vidéo-clip « Quit Playing Games (With My Heart) » des Backstreet Boys, comment ces groupes incarnent une « masculinité boy bands » spécifique et fortement liée aux repères de la culture gay et de l'homoérotisme. La troisième partie de cet article traite de la réception de la culture boy band et des réponses qu'elle a suscitées. Cette partie se concentre sur les réinterprétations subculturelles de la masculinité des boy bands pratiquées par les troupes de drag kings. Les drag kings, en tant qu'interprètes de la « masculinité féminine » (cf. Halberstam), déploient des stratégies d'exagération et de parodie pour déconstruire de façon ludique les notions d'identité de genre binaire. Dans un dernier temps, j'aimerais attirer l'attention sur les performances de masculinité pratiquées par ces groupes depuis le début du nouveau millénaire : le vidéo-clip « Happy Now » (2011) de Take That invite à se demander si, entre-temps, les boy bands n'ont pas commencé à pratiquer l'auto-parodie, afin de se démarquer consciemment d'un côté des masculinités « traditionnelles » et hétéronormatives et de l'autre, peut-être de façon encore plus importante, de l'image même des boy bands.

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