Pierre Bouguer, commissaire pour la marine et expert pour les longitudes : Un opposant au développement de l'horlogerie de marine au xviiie siècle ?
2010; Presses Universitaires De France; Volume: Tome 63; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/rhs.631.0121
ISSN1969-6582
Autores Tópico(s)Historical Geography and Cartography
ResumoRésumé Dès 1745, Pierre Bouguer, ancien professeur d’hydrographie au Croisic puis au Havre, est sollicité par l’Académie des sciences et par les ministres de la Marine successifs, Maurepas et Rouillé, pour examiner un certain nombre de mémoires et projets sur la découverte du secret des longitudes, déposés devant les autorités. De retour du Pérou depuis 1744, après une expédition académique en Équateur qui lui avait fait perdre dix années de recherches personnelles, Bouguer avait œuvré pour remplacer Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, parti pour Berlin, au poste de « préposé au perfectionnement de la marine ». En 1749, Rouillé lui attribue pour ce poste la pension de 3 000 livres qui avait été créée spécialement pour Maupertuis, par Maurepas, à l’automne 1739. Bouguer s’acquittera scrupuleusement de sa tâche jusqu’à son décès en 1758. L’examen du style, des idées et des contradictions de Bouguer conduit à dégager un leitmotiv dans ses rapports : puisqu’on ne dispose pas d’horloges au fonctionnement régulier permettant la détermination des longitudes en mer, de tels projets sont voués à l’échec et ne méritent pas d’être encouragés. Ainsi, l’expertise pratiquée par Bouguer semble-t-elle agir comme un obstacle au développement de l’horlogerie de marine en France dans les années 1750. Cette position dure aurait-elle été responsable du retard pris par les horlogers français sur leurs homologues britanniques dans cette période cruciale de la quête des longitudes en mer ? C’est ce que cet article se propose d’examiner.
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