« Toumaï », Miocène supérieur du Tchad, le nouveau doyen du rameau humain
2004; Elsevier BV; Volume: 3; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1016/j.crpv.2004.04.004
ISSN1777-571X
AutoresMichel Brunet, Franck Guy, Jean‐Renaud Boisserie, Ahounta Djimdoumalbaye, Thomas Lehmann, Fabrice Lihoreau, Antoine Louchart, Mathieu Schuster, Paul Tafforeau, Andossa Likius, Hassane Taïsso Mackaye, Cécile Blondel, Hervé Bocherens, Louis De Bonis, Yves Coppens, Christiane Denis, Philippe Duringer, Véra Eisenmann, Alexander Flisch, Denis Geraads, Nieves López‐Martínez, Olga Otero, Pablo Peláez‐Campomanes, David Pilbeam, Marcia S. Ponce de León, Patrick Vignaud, Laurent Viriot, Christoph P. E. Zollikofer,
Tópico(s)Forensic Anthropology and Bioarchaeology Studies
ResumoLa Mission paléoanthropologique franco-tchadienne (MPFT) est une collaboration scientifique entre l'université de Poitiers, l'université de N'Djaména et le centre national d'appui à la recherche (CNAR) de N'Djaména. Cette mission conduit un programme international de recherches sur l'origine et les environnements des premiers Hominidés et vient de décrire, au Nord Tchad, le plus ancien hominidé connu. L'extraordinaire matériel fossile (un crâne sub-complet, deux fragments de mâchoire inférieure et trois dents isolées) mis au jour par la MPFT appartient à un nouvel hominidé : Sahelanthropus tchadensis Brunet et al. 2002. Découvert dans le Miocène supérieur de Toros-Menalla (désert du Djourab, Nord Tchad), le nouvel hominidé est associé à une faune indiquant un âge biochronologique proche de 7 Ma (basé sur le degré évolutif de différentes espèces de mammifères, notamment proboscidiens, anthracothériidés et suidés). Cette faune est composée d'espèces de vertébrés aquatiques et amphibies, ainsi que d'espèces liées à la forêt galerie et en îlots, la savane arborée et la prairie à graminées. Les études sédimentologiques sont en accord avec le caractère périlacustre de cette mosaïque de paysages située entre lac et désert. Le nouvel hominidé possède un ensemble original de caractères primitifs et dérivés qui permet de le considérer, non seulement comme proche du dernier ancêtre commun aux chimpanzés et aux humains, mais aussi comme le plus ancien représentant des hominidés. Sa position géographique, 2500 km à l'ouest de la Vallée du Rift, et son âge très ancien suggèrent une vaste répartition géographique (Sahel et Afrique Orientale) des hominidés anciens au moins dès 6 Ma et une divergence chimpanzé-humain plus ancienne (avant 7 Ma) que ne le proposaient la plupart des phylogénies moléculaires. Pour citer cet article : M. Brunet et al., C. R. Palevol 3 (2004). 'Toumaï', Late Miocene of Chad, the new earliest member of the human branch. The new Chadian hominid Sahelanthropus tchadensis Brunet et al., 2002, nicknamed 'Toumaï', recovered by the MPFT (Mission paléoanthropologique franco-tchadienne, scientific collaboration between the University of Poitiers, University of N'Djamena and CNAR, National Center for the support of Science of N'Djamena) from the Late Miocene of Toros-Menalla (Djurab desert) is associated with a vertebrate fauna (more than 45 species) for which the mammalian component (at least 25 species) indicates a biochronological age close to 7 Ma. The fauna comprises vertebrates that are aquatic (fish, turtles, crocodiles) and amphibious (anthracotheriids, hippopotamids) but also species adapted to the gallery and islet forests (monkeys), wooded savanna (proboscideans, giraffids, suids, etc) and grassland (bovids, tridactyl equids). Sedimentological data (aeolian sandstones, perilacustrine sandstones, diatomites) agree with this mosaic of environments and indicate a vegetated perilacustrine belt between lake and desert. The new hominid is probably temporally close to the common ancestor of chimpanzees and humans but displays a unique combination of primitive and derived characters that clearly shows a close relationship with later hominids rather than with chimpanzees or gorilla. The geographic location of Toumaï, 2500 km west of the Rift Valley, along with its great antiquity, suggest an early widespread hominid distribution (Sahel and East Africa, at least by 6 Ma), and a somewhat earlier chimpanzee-human divergence (at least by 7 Ma ago) than previously indicated by many molecular studies. To cite this article: M. Brunet et al., C. R. Palevol 3 (2004).
Referência(s)