Artigo Acesso aberto

Hommes, bêtes et 'Fondins' chez Gabriel de Foigny

2011; Maney Publishing; Volume: 33; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1179/175226911x13025317627784

ISSN

1752-2692

Autores

Isabelle Moreau,

Tópico(s)

Historical and Scientific Studies

Resumo

Lorsqu’il decrit les animaux qui peuplent les differentes contrees visitees par son personnage, Gabriel de Foigny joue a l’evidence sur les topiques des recits de voyage. Dans La Terre australe connue, les frontieres entre le singulier, le monstrueux et la mirabilia apparaissent eminemment instables. La possibilite meme de races de monstres anthropomorphes temoigne d’un dangereux brouillage entre les especes animale et humaine. Ce jeu sur les frontieres de l’animalite menace la superiorite ontologique de l’homme et prepare le travail de destabilisation apporte par l’utopie hermaphrodite, ou l’homme sexue est de fait degrade en demi-homme et assimile a l’animal. Nous nous interesserons ici aux implications impies de cette redefinition de l’homme par la bete. Nous verrons que le rejet de l’animalite, en terre australe, est la consequence d’une conception profondement heterodoxe de l’âme humaine. L’interdit de manger de la chair et l’horreur de l’animalite sont d’autant plus forts que les australiens recusent par ailleurs les principaux points de doctrine chretienne qui permettraient de justifier leur superiorite ontologique. Gabriel de Foigny herite ici de tout un argumentaire impie qui, de Vanini a Cyrano, en passant par La Mothe Le Vayer, s’est attaque aux principaux dogmes chretiens, au point de mettre en peril la notion meme d’espece humaine.

Referência(s)