Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Alexandra David-Néel ou l’art de la fugue et du déguisement

2008; Q23047551; Issue: 28 Linguagem: Francês

10.4000/clio.8712

ISSN

1777-5299

Autores

Manuela Ledesma Pedraz,

Resumo

Marine Lorrain : Dans votre travesti, est-ce que vous pouviez compter sur une aide quelconque des Tibétains tout au long de votre pèlerinage ?Comment faisiez-vous pour subsister ?Alexandra David-Néel : Ah, il y avait des villages.Devant les villages, on s'en allait mendier, puisqu'on était des mendiants.On s'en allait mendier et, puis, on chantait des choses religieuses aux portes des villages.Je fais ça très bien, du reste ; mon fils aussi, lui, il est tibétain, naturellement.Et alors, on récoltait des aumônes.Oh, quelquefois c'était pas très bon, d'autres fois c'était à peu près mangeable.Et puis, quand on n'en avait pas, et bien, ma foi, on jeûnait.Ça arrive, ces choses-là.Il nous est arrivé de rester six jours sans manger.Il n'y avait plus rien, nous étions dans les neiges, absolument perdus.On a traversé des montagnes alors enfouis dans la neige.Et il neigeait, il neigeait, il neigeait, il a neigé comme ça pendant ces six jours.Enfin, nous avons trouvé une espèce de hutte qui était habitée pendant l'été par des pasteurs qui montaient jusque-là avec leurs troupeaux.À ce moment-là, il y avait encore une provision de bouses de vaches séchées dans un coin de cette hutte.Ça nous permettait de faire du feu et de faire fondre de la neige pour avoir de l'eau, mais il n'y avait rien à manger.Et alors, vous savez ce que nous avons fait ?Il nous restait dans notre sac un morceau de peau qui nous servait à ressemeler nos bottes parce que c'est des chaussures tibétaines avec des semelles en peau non tannée et tout à fait légère, alors on doit souvent les

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