Substances anesthésiques responsables de chocs anaphylactiques. Enquête multicentrique française

1990; Elsevier BV; Volume: 9; Issue: 6 Linguagem: Francês

10.1016/s0750-7658(05)80222-9

ISSN

1769-6623

Autores

M.C. Laxenaire, D.A. Moneret‐Vautrin, S. Widmer, C. Mouton, Jean‐Louis Guéant, Marion Bonnet, H. Bricard, A. Facon, François‐Xavier Lesage, J. Valfrey, F Leynadier, J Motin, G. Occelli,

Tópico(s)

Allergic Rhinitis and Sensitization

Resumo

Huit CHU français ayant créé depuis quelques années une consultation d'allergoanesthésie permettant de réaliser le bilan diagnostique d'un accident anaphylactoïde peranesthésique ont été interrogés. Le but de cette enquête était de regrouper un grand nombre de patients testés selon le même schéma afin de faire le point actuel, en France, sur la fréquence de l'anaphylaxie parmi les mécanismes des réactions anaphylactoïdes survenant en anesthésie et d'en montrer les substances responsables. Le bilan a toujours été réalisé au minimum six à huit semaines après l'accident. Les tests de diagnostic d'une anaphylaxie IgE dépendante ont été les tests cutanés (pricks tests et intradermoréactions, pratiqués dans les huit centres), le dosage radioimmunologique des IgE spécifiques des ammoniums quaternaires (complété par un test d'inhibition), du thiopental et du propofol (six centres), le test d'histaminolibération leucocytaire (cinq centres) et le test de dégranulation des basophiles humains (trois centres) pour les substances ne bénéficiant pas de dosage des anticorps spécifiques. Les résultats portent sur 1 240 patients testés en moyenne pendant les quatre dernières années. Une anaphylaxie a été diagnostiquée dans 821 cas (66,2 %). Parmi ceux-ci, les curarisants sont à l'origine de 668 cas (80 % des anaphylaxies), le suxaméthonium représentant le plus de cas (54,3 % des chocs aux curarisants) suivi du vécuronium (15,3 %). Les anesthésiques généraux (hypnotiques + benzodiazépines) correspondent à 9,2 % de toutes les anaphylaxies, les morphiniques à 2,6 %. Les anesthésiques locaux sont exceptionnellement retrouvés (trois cas) alors qu'apparaissent des chocs au latex et oxyde d'éthylène. En conclusion, il apparaît fondamental de pratiquer un bilan après tout accident en utilisant des tests d'anaphylaxie adaptés, sensibles et spécifiques car diagnostiquer une anaphylaxie impose de ne plus utiliser la substance responsable. Puisque les curarisants sont de loin les produits le plus souvent retrouvés, cela devrait inciter les anesthésistes à n'utiliser ces produits qu'en cas d'indications parfaitement justifiées. Combined allergological and anaesthetic consultations have been started in the last few years in eight French Teaching Hospitals so as to explore peranaesthetic anaphylactoid shocks. A survey was carried out in these centers in order to collect patients investigated with the same protocol, for the assessment of the incidence of anaphylaxis in France, as well as the involved drugs. Investigations were always carried out at least 6 to 8 weeks after the accident. The tests used to diagnose IgE-dependent anaphylaxis were skin tests (prick and intradermal tests, carried out in all eight centers), the radioimmunological assay of specific anti-quaternary ammonium IgE, together with an inhibition test with thiopentone and propofol (six centers), leukocyte histamine release (five centers) and human basophil degranulation tests (three centers) for those drugs for which no specific antibody assay exists. The collected data involved 1 240 patients, investigated within the last four years. Anaphylaxis was diagnosed in 821 patients (66.2 %). Muscle relaxants were responsible in 668 cases (80 % of cases of anaphylaxis). Suxamethonium was the main cause (54.3 % of shocks due to muscle relaxants), followed by vecuronium (15.3 %). General anaesthetics (hypnotics and benzodiazepines) were responsible for 9.2 % of all cases of anaphylaxis opioids for 2.6 %. There were only three cases of shock due to local anaesthetic agents. Latex and ethylene oxide are becoming increasingly involved. It would therefore seem mandatory to carry out after any anaphylactoid accident an assessment with sensitive and specific tests for anaphylaxis. Diagnosing anaphylaxis means that the involved drug should be used never again in that patient. Because muscle relaxants are by far the most involved drugs, anaesthetists should use them only when really required.

Referência(s)