Un discours politique européen
2013; OpenEdition Journals; Issue: 101 Linguagem: Francês
10.4000/mots.21093
ISSN1960-6001
AutoresPaul Bacot, María Aldina Marques, Michèle Monte,
Tópico(s)Linguistic and Sociocultural Studies
ResumoUn discours politique européenPendant quelques mois, en 1974, le Portugal fut au centre du débat politique en France.C'est peu dire que les Français s'intéressèrent alors à la politique portugaise.Un système complexe d'homologies permettait à chaque courant hexagonal de se retrouver dans les discours d'un leader lusitanien : Otelo de Carvalho, le général Spínola, Álvaro Cunhal, Mário Soares… Seule la présidence de Salvatore Allende, quelques années auparavant, avait suscité ce phénomène de quasi-fusion de la vie politique française avec une vie politique étrangère.Si une commune latinité a pu faciliter cette intercompréhension, d'ailleurs nécessairement limitée, tant les différences entre les pays étaient alors considérables, on peut s'interroger sur les raisons d'un intérêt aussi vif.La présence de nombreux immigrés portugais en France, notamment de responsables politiques exilés pendant la dictature, l'existence dans les deux pays d'un important Parti communiste qui pouvait faire craindre à certains une bascule vers le camp soviétique, les tentatives d'organisation autogestionnaire de la production qui ont vu le jour dans les années 1974-1975 ont sans doute joué un rôle.Enfin, et peut-être surtout, le souvenir encore tout proche de Mai 1968 avec ses débats sur les différentes formes de révolution, et l'existence en France d'un programme commun de gouvernement PS-PC, sont alors des circonstances déterminantes.Mais il y a longtemps que le Portugal issu de la Révolution des OEillets ne suscite plus la passion chez le citoyen français.On pourrait même dire que c'est une assez grande indifférence, doublée d'une bonne dose d'ignorance, qui caractérise le regard porté en France sur la vie politique portugaise.Même les effets de la crise sur le pays n'ont pas suffi à attirer l'attention des médias.Le sort de la Grèce, il est vrai encore plus durement touchée, a davantage retenu leur attention et, pour autant qu'on puisse en juger, celle de l'homme de la rue.La chute de la dictature salazariste et la décolonisation, puis la fin des remous postrévolutionnaires, et enfin l'entrée dans la Communauté éco nomique
Referência(s)