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De l'ancien et du neuf dans l'étude du Mésolithique en Asie moyenne

2003; Volume: 29; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/paleo.2003.4761

1957-701X

Vadim A. Ranov,

Ancient and Medieval Archaeology Studies

Lorsque Frederique Brunet a soumis a Paleorient un article intitule « Asie centrale : vers une redefinition des complexes culturels de la fin du Pleistocene et des debuts de l'Holocene », selon la politique editoriale de Paleorient qui souhaite toujours ouvrir des debats, il me fut propose de publier certaines de mes reflexions sur le sujet traite. Je le fais d'autant plus volontiers que j'apprecie hautement et respecte F.B.1, brillant jeune chercheur avec qui la discussion quelles que soient nos positions respectives est toujours positive et feconde. Aussi n'est-ce pas une critique que je livre mais je vais faire part de nos points de desaccord. C'est seulement a ce prix que la recherche peut progresser. Ce travail, et la est son importance, reveille l'interet pour les problemes du Mesolithique en Asie moyenne (territoires des republiques du Turkmenistan, de l'Ouzbekistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan), pour lequel il semblait que, depuis les annees 1970, les « points sur les i » avaient ete definitivement mis. A ma connaissance, depuis trente ans dans cette region (si l'on exclue le Kazakhstan dont seule la partie meridionale est comprise en Asie moyenne pour reprendre la terminologie geographique sovietique)2, aucun nouveau site mesolithique, un tant soit peu important, n'a ete decouvert. Dans l'ensemble de l'Asie moyenne les sites de cette epoque ne sont pas bien repartis. Ont ete reconnus 173 sites mesolithiques entre Volga et Oka, 141 en Lettonie et en Estonie, 71 en Pre-Oural et en Siberie occidentale, etc. Or, sur la carte qui repertorie les sites mesolithiques de l'Asie moyenne publiee en 1989 par G. A. Korobkova, seuls 26 sites apparaissent3. Pour ne donner qu'un exemple, sur le plateau de Khargushon, la ou les rivieres Obi-Mazar et Surkhob se separent (sud-est du Tadjikistan), les prospections realisees ces dernieres annees, ont permis de repertorier 28 etablissements presentant des vestiges d'epoque paleolithique et un seul gisement que l'on peut rapporter au Mesolithique. Aussi si les nouvelles definitions proposees par F.B. s'opposent, dans bien des cas, aux anciennes interpretations, ce n'est pas du fait d'un apport de materiel nouveau qui aurait permis de changer les anciennes positions ; F.B. est retournee a du materiel ancien qui avait deja ete analyse et fait l'objet d'un classement. Elle offre comme tout chercheur de qualite en debut de carriere -, avec la fougue qui l'honore et la caracterise, une nouvelle interpretation du Mesolithique ; celle-ci pourrait etre a mon avis moins categorique. Lorsque l'on se penche sur les definitions proposees du Mesolithique4, on s'apercoit que, jusqu'ici, l'accent est en general mis sur les aspects socio-economiques de cette phase ; F.B., elle, prend le parti de le definir par l'aspect technique de l'industrie lithique ; elle reconnait ainsi en Asie moyenne pour la periode des 1 le-6e millenaires avant J.-C. deux particularismes.