La Polyvision, espoir oublié d’un cinéma nouveau
2000; Volume: 31; Linguagem: Francês
10.4000/1895.68
ISSN1960-6176
Autores Tópico(s)Cinema and Media Studies
ResumoLa Polyvision, espoir oublié d'un cinéma nouveauJean-Jacques Meusy L'idée du triple écran ou « Polyvision », tel que les spectateurs de 1927 ont pu le découvrir dans Napoléon, émanait d'un réalisateur qui se déclarait poète, Abel Gance, et nullement d'un technicien ou d'un ingénieur 1 .Le cas est inhabituel : Henri Chrétien, père de l'Hypergonar (CinémaScope), était un astronome doublé d'un inventeur ; Mike Todd, qui a donné son nom au Todd-AO, était un producteur ; Fred Waller, créateur du Cinérama était un spécialiste des effets spéciaux, etc.La Polyvision n'a pas non plus résulté de préoccupations économiques, comme ce fut le cas des procédés américains de projections panoramiques sur grand écran qui ont fait une brève apparition en 1929-1930 pour combattre la baisse de fréquentation cinématographique.Les majors leur avaient alors préféré le « sonore », mais elles en exhumèrent l'idée dans les années cinquante, lorsqu'une nouvelle crise apparut aux États-Unis, causée cette fois par le développement de la télévision.Au contraire, ce sont uniquement des considérations d'ordre artistique qui ont incité le réalisateur de la Roue à faire éclater l'écran traditionnel en trois images distinctes qui se raccordent en un vaste panorama lorsque culmine le souffle épique de l'oeuvre, telles des rivières unissant leur impétuosité pour former un large fleuve dont les eaux assagies et puissantes se dirigent vers l'immensité de la mer.Un nouveau concept de représentation de l'espace-temps Dès lors que le cinéma narratif a abandonné le plan unique de ses débuts -relation en durée réelle d'une action généralement unique se déroulant en un lieu unique -dès lors qu'il a voulu raconter des histoires complexes, il s'est trouvé confronté au problème du mode de représentation d'actions multiples se déroulant en des lieux et des temps euxmêmes multiples.La trame spatio-temporelle du récit, composée de fils savamment entremêlés, ne semblait pouvoir être restituée au cinéma que séquentiellement, compte tenu du déroulement linéaire du matériau filmique et de l'unicité spatiale de sa représentation, limitée à un seul écran rectangulaire.Montage alterné ou parallèle, flash-back sont des procédés directement hérités du livre qui a en commun avec le film La Polyvision, espoir oublié d'un cinéma nouveau 1895.
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