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Les organes des sens chez les poissons. III - Le sens gustatif et le sens olfactif

1931; EDP Sciences; Issue: 34 Linguagem: Francês

10.1051/kmae

2777-3469

Marie-Louise Verrier,

Olfactory and Sensory Function Studies

Lorsqu'on peut observer le comportement et les attitudes d'nnc Carpe ou d'une Tanche dans un étang, ou, ce qui est beaucoup plus aisé, dans un aquarium dont on aura eu soin de recouvrir le fond de sable ou de vase et dans laquelle on aura planté quelques herbes aquatiques, de manière à imiter le milieu où vivent naturellement les Cyprins, on constate que les individus en quête de nourriture saisissent indifféremment les objets de petite taille qu'ils rencontrent, les gardent quelques secondes dans leur bouche, et rejettent ce qui ne peut convenir à leur alimentation.Ils ne semblent donc pas reconnaître les objets, comestibles pour eux, à leur forme, à leur couleur.Leurs yeux, pour cela, paraissent ne leur être d'aucun secours.Ils sentent peut-être, goûtent certainement, et se laissent guider par les indications que leur fournit leur sens gustatif.D'autres faits d'observation nous conduisent à des conclusions semblables.D'abord, rappelons, à cet égard, l'habitude de certains pêcheurs de préparer un lieu de pêche en jetant dans l'eau des appâts plus ou moins variés, tels que de la mie de pain, de la viande hachée.Ces appâts attirent les Poissons, qui les voient peut-être, mais, à coup sûr, sont influencés par les émanations sapides que les appâts répandent dans l'eau.11 est aussi aisé de constater que, dans un aquarium, l'apport de la nourriture en un point du bassin détermine au bout de quelques instants une agitation plus ou moins vive des animaux qui viennent recueillir la nourriture qu'on leur donne.Evidemment, ils ont pu voir les fragments de viande ou les grains de riz ; ces derniers, en gagnant le fond du bassin, provoquent un ébranlement de la masse d'eau qui peut impressionner le sens vibratoire des individus ; mais, si la nourriture est donnée en un point situé hors du champ visuel des animaux, si les ébranlements de l'eau sont réduits au minimum, il y a cependant déplacement des animaux.Ceux-ci sont donc avertis par les émanations que répand la nourriture.Et, lorsque ces émanations leur parviennent, ils réagissent.