Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Les écoles néo-nurcu de Fethullah Gülen en Asie centrale : implantation, fonctionnement et nature du message véhiculé par le biais de la coopération éducative1

2003; Édisud; Issue: 101-102 Linguagem: Francês

10.4000/remmm.54

ISSN

2105-2271

Autores

Bayram Balcı,

Tópico(s)

Religion and Society Interactions

Resumo

Depuis la fin de l'URSS, l'Asie centrale turque (l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Kirgistan) ont émergé sur la scène géo-politique et ont nourri le débat identitaire en Turquie. Alors que l'Etat turc attribue une grande importance géopolitique à ces républiques, la présence turque dans ces pays résulte plus de l'engagement d'acteurs privés parmi lesquels la communauté de Fethüllâh Gülen, leader de la branche du mouvement nurcu fondée par Said Nursi (1873-1960). À l'aube de l'indépendance des pays d'Asie centrale, la communauté de Fethüllâh Gülen, est à l'apogée de son pouvoir d'influence en Turquie car il profite d'un important réseau dans le système éducatif qui sert sa stratégie en Asie centrale. Cette communauté a inauguré dès septembre 2002 des douzaines d'écoles privées montées par des professeurs nurcu en partenariat avec des enseignants d'Asie centrale et grâce au soutien du mécénat et à l'action missionnaire du mouvement éducatif. Comme tout mouvement missionnaire, le groupe de Fethüllâh Gülen, développe une idéologie et transmet un message pour la diffusion d'un islam moderne, légèrement teinté de mysticisme. La diffusion de l'éthique musulmane est d'ailleurs la première motivation des missionnaires nurcu d'Asie centrale. Néanmoins, à cause de la suspicion et même de la paranoïa qui ont cours dans ces États post-soviétiques, contre toutes les formes de mouvements religieux, les écoles nurcu ont dû focaliser leur enseignement plus sur la turcité que sur l'islam ce qui explique les bonnes relations que ces communautés ont avec les États turcs d'Asie, alors qu'elles le sont beaucoup moins avec la Turquie. Alors que le mouvement de Fethüllâh Gülen est très apprécié en Asie centrale pour ses activités éducatives, il n'a aucune garantie d'être établi durablement dans la région. De fait, actuellement, la majorité de ses missionnaires sont des Turcs anatoliens. L'éducation d'élites locales va prendre plus de temps ; elle dépendra de la rapidité à laquelle les nouveaux régimes évolueront vers plus de tolérance pour les différents mouvements politiques et religieux.

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