La gaude
2008; Fondation Maison des Sciences de l’Homme; Issue: 114 Linguagem: Francês
10.4000/nda.620
ISSN2425-1941
Autores Tópico(s)Lichen and fungal ecology
ResumoDurant l'époque médiévale et au début de la période moderne, la gaude ou réséda jaunâtre (Reseda luteola L.), était recherchée pour son colorant jaune, spécialement utilisé pour teindre la soie. Les substances tinctoriales de cette plante appartiennent à la famille bien identifiée des flavones. Elles sont présentes dans toutes les parties de la plante, à l'exception des racines. Le réséda jaune (Reseda lutea L.), équivalent sauvage du réséda jaunâtre, contient le même spectre de flavones mais en concentration bien moindre. Les propriétés de la gaude étaient déjà probablement connues des Grecs et des Romains, bien que son usage n'ait pas été jusqu'ici démontré. La première mention certaine de teinture à la gaude est tirée du « mappae clavicula », un manuscrit carolingien daté d'environ 800 AD. Le premier témoignage archéobotanique d'une utilisation avérée de l'espèce comme plante tinctoriale est difficile à mettre en évidence. Plusieurs attestations proviennent d'habitats lacustres néolithiques de Suisse, mais aucune ne permet d'affirmer clairement que le réséda a été utilisé pour teindre des étoffes. Dans la majorité des cas, la découverte de quelques graines isolées renvoie plutôt à la présence de Reseda luteola parmi les rudérales des habitats perturbés aux abords des occupations humaines. Dans le site de l'âge du Fer de Hochdorf près de Stuttgart (daté aux environs de 400 BC), des graines de gaude ont été retrouvées en compagnie de siliques de guède (Isatis tinctoria L.). Cette coïncidence représente un bon indice de l'utilisation des deux plantes pour la teinture. Dans cet article, quelques découvertes archéobotaniques seront commentées, en regard des sources historiques.
Referência(s)