Pour un bilan de l'historiographie sur le Moyen Âge portugais au XXe siècle
2006; CESCM; Volume: 49; Issue: 195 Linguagem: Francês
10.3406/ccmed.2006.2940
ISSN2119-1026
AutoresBernardo Vasconcelos e Sousa, Stéphane Boisselier,
Tópico(s)Cultural Identity and Heritage
ResumoAu XXe s., l'historiographie médiévistique portugaise est passée par plusieurs phases contrastées. Un long XIXe s., jusqu'aux années 1920, dominé par la figure d'A. Herculano, assure à la recherche méthodique de solides bases heuristiques et conceptuelles, fortement inspirées par l'historiographie allemande. Mais, par la suite, jusqu'aux années 1970, ce capital n'est pas valorisé comme il aurait pu l'être : le médiévisme portugais se replie sur une histoire nationaliste (les « origines de la nation », les « grands hommes », les événements militaires glorieux) et fortement marquée par les approches juridico-institutionnelles en histoire sociale, les universitaires sont contraints de se rapprocher du régime salazariste et se coupent donc des évolutions en cours dans le reste de l'Europe. Malgré la pénétration, dès les années 1960, des courants historiographiques « français » (issus des Annales), c'est la décennie 1980 qui, à la suite de la « révolution des œillets », développe la recherche historique universitaire et ouvre la réflexion à de nouvelles perspectives, moins historicistes ; l'histoire des villes (avec A. H. Oliveira Marques) ou l'histoire de la noblesse (avec J. Mattoso) deviennent des domaines de pointe de la recherche, à l'échelle européenne ; les chercheurs portugais, entre autres par l'usage de la langue française, s'intègrent dans les grands chantiers internationaux ; et des chercheurs étrangers, principalement français, commencent à s'intéresser au Moyen Âge portugais.
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