Les inscriptions de l'église de Saint-Savin-sur-Gartempe
1976; CESCM; Volume: 19; Issue: 73 Linguagem: Francês
10.3406/ccmed.1976.2027
ISSN2119-1026
Autores ResumoLes inscriptions de l'église de Saint-Savin-sur-Gartempe L'église de Saint-Savin est connue de tous les archéologues et historiens de l'art.Pourtant il reste encore à étudier à son propos un dossier important, celui des inscriptions que l'on rencontre dans toutes les parties de la célèbre abbatiale : épitaphes d'abbés, inscriptions de consécration des autels du déambulatoire, du transept, du choeur, textes peints pour expliquer le programme de la crypte, du choeur, de la nef, de la tribune, du narthex, ensemble qui a si peu retenu l'attention qu'une partie notable en est encore inédite.Il manque également un historique de l'abbaye, pour lequel les sources d'archives sont à peu près inexistantes en raison de la destruction du chartrier de l'abbaye au xvie s., ce qui oblige à recourir essentiellement à des sources narratives et hagiographiques.Si un article récent a fait le point sur les monastères poitevins avant l'an mil, tout ce qui a été publié sur l'histoire de Saint-Savin au xie s. repose encore sur les travaux des Bénédictins du xvne et du xvme s.1.Il sera donc ici question à la fois d'épigraphie et d'histoire, l'une et l'autre étant intimement liées et complémentaires.* * * Les débuts de Saint-Savin sont fort incertains.Les restes des saints Savin et Cyprien, martyrs du ve s., auraient été découverts, à la fin du vme ou au début du ixe s., à Cerasus, Cerisier, lieu alors inhabité, sur le domaine d'un certain Baidilus, clerc palatin de la cour de Charlemagne, abbé de Marmoutier.Baidilus s'empressa de faire bâtir sur ses terres une église pour abriter les corps saints, ainsi que divers bâtiments où il installa des clercs2.Quant à Charlemagne, il ordonna de construire le castrum qui devait protéger le nouveau lieu de culte3.Louis, alors roi d'Aquitaine, donna l'élan décisif à cette fondation en la confiant à Benoît d'Aniane qui y établit vingt moines.Et très vite à ceux-ci se joignirent de nombreux frères4.Ce schéma repose sur des sources hagiographiques, mais aussi sur plusieurs chroniques générales ou locales.La fondation de Saint-Savin s'insérerait donc en un mouvement non négligeable de renouveau monastique dans la région : érection de l'abbaye de Charroux et établissement de l'abbaye de Nouaillé à la fin du VIIIe s., instauration de la règle d'Aix à Saint-Hilaire-le-Grand, appel à un religieux du Mont-Cassin et interventions renouvelées au début du ixe s. pour restaurer la règle bénédictine à Saint-Maixent5.1. Un historique manuscrit de l'abbaye a été donné par dom Cl.Estiennot au xvne s. dans Antiquitatum in dioecesi Pictaviensi benedictarum pars secundo, (B.N., lat.12756, p. 40-89 et 435-450 pour les probationes) et par dom Iy.Fonteneau au xvme s. (Bibl.mun.Poitiers, t.I^XXX,[789][790].Pr.Mérimée dans Notice sur les peintures de l'église de Saint-Savin, Paris, 1845, p. 19-38, et El.Maillard dans L'église de Saint-Savin-sur-Gartempe, Paris, 1926, p. 11-22, ont donné dans leurs études un chapitre hi stori que préliminaire dont la partie médiévale repose essentiellement sur les travaux de dom Fonteneau.Fr.Coutan'sais a retracé, en s'appuyant sur les meilleures sources, les deux premiers siècles de Saint-Savin, dans Les monastères du Poitou avant l'an mil, « Revue Mabillon », 1,111, 1963, p. 1-21.2. Atmoin, Acta translationis s.Savini martyris, P.L., CXXVI, 1051-1053; dom Rabory, Histoire de Marmoutier et de ses prieurés, Paris, t.I, 1910, p. 59-60.On peut observer que la commune d'Antigny s'avance jusqu'à la limite même de l'abbaye; fort proba bl e me nt la paroisse de Saint-Savin a été établie par démembrement de la paroisse d'Antigny, centre le plus ancien de la région.3.
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