Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Des vergers de Pandanus spp. comme poste avancé de la culture

2002; Société des océanistes; Issue: 114-115 Linguagem: Francês

10.4000/jso.1480

ISSN

1760-7256

Autores

Pierre Lemonnier,

Tópico(s)

Pacific and Southeast Asian Studies

Resumo

Chaque année, vers la mi-octobre, un quart de la population baruya s’enfonce dans la forêt avec cochons, chiens et enfants, bien au-dessus des jardins les plus élevés, pour collecter, surveiller et conserver les fruits d’arbres « semi-domestiqués » de la forêt, les Pandanus jiulianettii et P. brosimos. Installés pendant deux mois dans des petits hameaux rassemblant de solides bâtisses, hommes et femmes font sécher par centaines de kilogrammes des drupes ou des morceaux de syncarpes de Pandanus au-dessus de feux qui brûlent jour et nuit. Le gros de la consommation des (délicieuses) amandes intervient pendant la mauvaise saison (froide et très pluvieuse). Avec 66g de graisse pour 100g de matière sèche, les amandes sont, de loin, le plus riche des aliments que consomment les Baruya. C’est aussi celui qui contient le plus de protéines. On peut alors avancer l’hypothèse que, moins touchés par l’absence de pluie dans l’écrin humide que leur offre la forêt tropicale d’altitude, les Pandanus offrent aux Baruya une nourriture de famine d’une exceptionnelle qualité. Ces postes avancés de la culture des plantes que sont les bosquets de Pandanus sont aussi les seuls lieux de production agricole qui, pendant plusieurs mois, demandent une présence de l’homme de tous les instants. De ces arbres pas comme les autres auprès desquels leur société se morcelle par clan et lignage pour résider et travailler ensemble, les Baruya font également des théâtres végétaux lors des cérémonies d’initiation.

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