L'idée de « race » et l'expérience sur le terrain au xixe siècle : science, action indigène et vacillations d'un naturaliste français en Océanie
2009; Volume: 21; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3917/rhsh.021.0175
ISSN1963-1022
Autores Tópico(s)Historical and Scientific Studies
ResumoRésumé Cet article ne considère pas l’idée de « race » exclusivement dans l’abstrait. Je regarde plutôt la pensée raciale soutenue comme un produit historique de l’interrelation des discours métropolitains fluides – eux-mêmes fondés en praxis sociale – et de la documentation empirique résultant des rencontres spécifiques des Européens avec les non-Européens. D’un point de vue théorique, cette démarche postule une liaison indirecte entre les actions indigènes et les représentations de telles actions par les observateurs étrangers. Autrement dit, les mots et les dessins des voyageurs n’étaient pas seulement l’expression involontaire des discours ou des conventions dominants ; ces représentations étaient aussi des productions personnelles, suscitées par les tensions et l’ambiguïté des rencontres et foncièrement influencées par des perceptions immédiates de l’attitude et du mode de vie indigènes. J’illustrerai ces propos en me référant principalement aux expériences en Océanie de Jean-René Constant Quoy, médecin et naturaliste ayant participé aux voyages de Freycinet en 1817-1820 et de Dumont d’Urville en 1826-1829. Les représentations raciales de Quoy et de ses collègues oscillent en fonction des discours et du genre de texte, mais aussi selon l’accueil fait sur place aux voyageurs et le comportement, le mode de vie et l’apparence physique des habitants.
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