Artigo Acesso aberto Revisado por pares

LES LAVANDES ET L'APICULTURE DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE

1963; Springer Science+Business Media; Volume: 6; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1051/apido

ISSN

1297-9678

Autores

Edmond Jean François Barbier,

Resumo

Essences II.-BIOI,OGIE DES LAVANDES ET LAVANDINS A. -Développement végétatif i) Technique 2 ) Allongement des hampes 3 ) Évolution du poids des hampes B. -Évolution florale i) Apparition des fleurs sur l'épi 2 ) Rythme journalier de la floraison 3 ) Époque et intensité de la floraison 4 ) Durée de vie de la corolle III.-VALEUR APICOLE, PRINCIPALEMENT DES LAVANDINS A. -Le nectar i) Étude de la sécrétion nectarifère 2 ) Le nectar récolté par les abeilles 3 ) Composition chimique des nectars B. -Les miels de Lavandin i) Richesse en pollen et spectre pollinique 2 ) Couleur 3 ) Pente de la courbe de neutralisation des acides libres 4 ) Composition chimique 5 ) Teneur en eau IV. -PROBLÈMES POSÉS PAR LE BUTINAGE DES ABEILLES SUR LES LAVANDES ET LAVANDINS A. -Les abeilles et la production des essences i)Réaction des lavandins au butinage 2 ) Réaction d'une lavande vraie au butinage B. -Activité des abeilles et densité des ruches 1 ) Évaluation de la production mellifère d'un lavandin 2 ) Intensité du butinage CONCLUSION CHAPITRE 1 BOTANIQUE DES LAVANDES A. -Le genre Lavandula, principalement en France Dans le monde, le genre Lavaudula est représenté par un nombre assez restreint d'espèces.L'Index Kewensis et ses suppléments en énumèrent 29 , mais il est possible que certaines ne soient que des sous-espèces ou même des formes végétatives d'es- pèces bien définies.La répartition du genre Lavandula est limitée à l'hémisphère nord et plus particulièrement aux régions à climat sec et chaud de type méditerranéen.Actuellement, le genre est bien représenté dans l'ouest du Bassin méditerranéen : Italie, France, péninsule Ibérique et surtout Afrique du Nord.Vers l'est on en trouve en Grèce, Syrie, Palestine, !gypte et jusqu'aux Indes.Mais il est probable qu'aux époques anciennes les lavandes couvraient tout le nord du continent africain.En effet, des lavandes existent en Erythrée, en Somalie et aux confins soudano-égyptiens ; deux espèces, Lavandula coronopifolia POIRET et Lavandula antineae MAIRE (MAIRE, 1933 ) peuplent le Hoggar, et enfin plusieurs lavandes se trouvent dans les îles Canaries et du Cap-Vert.Les différentes espèces ont été groupées par C HA y TO x (citée par G A T T E FOSS E, 1 939 ) en 5 sections dont deux seulement intéressent la France.1 °) Section Stoechas avec Lavandula Stoechas la.et, çà et là, L. dentata I,., en culture dans les jardins du Midi, 2 °) Section S!ica avec Lavandula latifolia WLL et I,.vera D. C, sans oublier leurs hybrides désignés sous le nom de «Lavandin ».I. -LA V ANDULA STOECHAS L.Appelée en français lavande maritime et en provençal Keirelet ou Kairelet, cette lavande croît abondamment sur les terrains siliceux des régions méditerra- néennes.On la trouve principalement dans les massifs des Maures, du Tanneron et de l'Pàstérel, sur les collines entre Cannes et Golfe-Juan, dans les Cévennes, les Corbières et jusqu'en Dordogne ; mais elle se développe aussi dans les terrains dolomitiques privés de calcaire en arrière d'Antibes où elle a été signalée par D ROUINEAU et G UINO C HE T ( 1944 ), et où nous avons pu constater que son abondance en certains points lui confère même un léger intérêt apicole.Elle est également abondante dans les îles d'Hyères ou îles Stoechades d'où viendrait son nom.D IOSCORIDES cité par le D T T. B. ( 192 6) n'écrivait-il pas : « Le Stoechas (Stica) croîst auprès des Gaules en certaines îles étant vis-à-vis de Marseille, qui sont ainsi nommées stoechas et dont cette herbe aprins le nom.» A moins que ce nom ne vienne tout simplement de l'alignement des fleurs sur l'épi.Le D r T. B. ( 192 6) donne comme définition du mot Stoechades : vient du grec stoichades et signifie « rangées en lignes ».Par ailleurs la lavande maritime n'est pas limitée au territoire français.Elle existe dans tout le Bassin méditerranéen, en Espagne, en Algérie et notamment en Grèce ; aussi est-il probable que cette lavande était connue des Grecs bien avant qu'ils ne se lancent dans des expéditions maritimes relativement lointaines.Ces remarques permettent de penser que le nom de Stoechas pourrait provenir de l'alignement des fleurs et non pas de la présence de cette lavande dans les îles Stoechades ; c'est d'ailleurs l'opinion de FOURNIER (zg 4 6).Lavanduta Stoechas se distingue facilement des autres lavandes de la flore française grâce à ses rameaux courts, feuillés sur toute leur longueur jusqu'à l'épi.Les feuilles opposées, petites et étroites, sont couvertes sur leurs deux faces d'un duvet de poils ramifiés au milieu desquels apparaissent, surtout sur la face inférieure, des cellules à essence.I,'épi lui-même est court ; il mesure 20 à 30 mm et est constitué par des brac- tées colorées en violet à l'aisselle desquelles se développent les fleurs.Les corolles, d'un violet foncé, sont alignées sur quatre rangs qui donnent à l'épi une forme quadrangulaire bien caractéristique.L'épi est surmonté par quatre bractées très développées et colorées en bleu- violet d'un bel effet, ce qui les fait prendre au premier abord pour les fleurs véritables.Dans l'Estérel la floraison de cette plante se situe de la mi-février à la fin mai.Elle est activement butinée par les abeilles et on retrouve son pollen dans les miels récoltés sur le littoral provençal entre Hyères et Antibes.En France, la production de miel par cette plante reste exceptionelle.BARBIER et P ANGAUD (ig6i) donnent les caractéristiques physicochimiques et la composition pollinique de « miels unifloraux » de lavande maritime.Signalons encore que sa cristallisation est souvent assez grossière.Par contre cette plante est si abondante en Espagne que son miel y est assez courant.Du point de vue parfum, Lavandula Stoechas aurait été utilisée par les Grecs et plus tard par les Romains ; mais l'essence qu'on peut en extraire a une odeur très forte et désagréable.I GOLEN ( 1944 ) la qualifie de grossière et de camphrée.Elle n'est pas utilisée en parfumerie actuellement et son extraction n'est pas pratiquée.Sur les feuilles, on trouve comme chez les autres espèces, des cellules à essence en petit nombre ; leur diamètre avoisine 37 y.Ces cellules sont très rares sur la corolle où elles mesurent jusqu'à 75 t i .Mais, contrairement à ce qui existe chez Lavandula vera D. C. et Lavandula Latifolia VILL ., les cellules à essence sont rares sur le calice.C'est dans cette particularité anatomique qu'il faut voir la cause essentielle des très faibles rendements signalés pour cette plante (IGO!,!v, 1944 ), rendements que nous avons nous-mêmes retrouvés au cours de distillations effectuées sur des plantes récoltées dans le massif du Tanneron (Alpes-Maritimes). 2 -I,AVANDUI,A I,ATIPOI,IA VIL L .Cette lavande a pour synonyme I,.S!ica L. (en partie), L. Sj!ica D. C. ; elle est appelée en français grande lavande ou lavande mâle.La plante étant hermaphro dite, ce terme indique ici le développement et non pas le sexe, mais c'est sous le nom de Spic ou d'Aspic que cette lavande est le plus souvent désignée.C'est un sous-arbrisseau à souche ramifiée ; ses feuilles sont larges et couvertes d'un duvet blanchâtre plus ou moins abondant ; les hampes florales, longues de 5 0 à 70 cm, feuillées principalement à la base, portent à l'extrémité un épi floral peu fourni accompagné de deux épis secondaires qui prennent naissance à quelque distance en dessous de l'épi principal.Les épillets prennent naissance à l'aiselle d'une bractée très étroite accompagnée de byactéoles linéaires.Les fleurs, assez semblables à celles des lavandes vraies, sont plus petites l et d'un bleu-violet assez variable ; elles apparaissent tardivement par rapport à celles de la lavande vraie.C'est ainsi que dans les Basses-Alpes, près de Riez, alors que Lavandula z,era D. C. commence à fleurir dès le 17 juin (en I g 5 8) les premières fleurs de l'Aspic n'apparaissent qu'à partir de fin juillet.L'Aspic est une plante robuste, peu exigeante et adaptée aux terrains calcaires ; ses racines profondes lui permettent de résister à la sécheresse et l'amertume de ses feuilles la protège de la dent des moutons et des chèvres, aussi reste-t-elle longtemps en place (L AMO T H E, I 9 z6).Par contre, sensible au froid, cette plante ne dépasse pas les limites de l'olivier et du chêne-vert depuis le niveau de la mer jusque vers 6 00 m d'altitude.On la trouve en France en bordure de la Méditerranée, entre les frontières d'Italie et d'Espagne ; occupant une étroite bande de terrain dans les Alpes-Maritimes entre Menton et Grasse, son aire s'élargit dans le département du Var et des Basses-Alpes et remonte la vallée du Rhône, mais c'est dans le Languedoc que l'Aspic couvre de vastes étendues en bordure des Cévennes, des Causes, de la montagne Noire et des Corbières.Selon les régions on a signalé différentes variétés de Lavandula latifolia vlr.I,.

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